8 mai 1945: une journée qui a commencé par l’espoir et a fini en sang

8 mai 1945: une journée qui a commencé par l’espoir et a fini en sang

En Europe le 8 Mai 1945 marque la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale,en Algérie le 8 Mai 1945 marque une journée dont le début fut rayonnant  d’espoir et la fin sanglante.

Le Mardi 8 mai 1945 les colons fêtaient leur victoire contre sur l’Allemagne nazie, , à cette occasion plusieurs manifestations pacifiques fut organisées par les Algériens pour plaider l’indépendance du pays. Des slogans scandant la libération de l’Algérie et de Messali Hadj qui fut arrêté et exilé aux Gabon après que son parti fut interdit en 1939, se fessaient entendre.

Le drapeau Algérien branlait dans l’air de sa terre pour la première fois, des policiers ont tenté de l’arracher des mains de son  porteur, il y parviennent pas. Une bousculade conduit à un coup de feu puis à plusieurs, un martyr est tombé,Bouzid Saâl âgé de 26 ans,  il sera suivi de 45.000 d’autres.

La nouvelle se propagea, le couvre-feu fut instauré, l’insurrection ganga Kherrata puis Guelma. Des armes fut distribuées aux colons par les autorités française, ceci marqua le début de plusieurs journées sanglantes.

Kateb Yacine qui était à cette époque lycéen à Sétif témoigne de ces massacres « c’est en 1945 que mon huma­ni­ta­risme fut confronté pour la première fois au plus atroce des spectacles. J’avais vingt ans. Le choc que je ressentis devant l’impitoyable boucherie qui provoqua la mort de plusieurs milliers de musulmans, je ne l’ai jamais oublié. Là se cimente mon nationalisme. » « Je témoigne que la manifestation du 8 mai était pacifique. En organisant une manifestation qui se voulait pacifique, on a été pris par surprise. Les dirigeants n’avaient pas prévu de réactions. Cela s’est terminé par des dizaines de milliers de victimes. À Guelma, ma mère a perdu la mémoire… On voyait des cadavres partout, dans toutes les rues. La répression était aveugle ; c’était un grand massacre. »

Les autoritès française ont établi un bilan officiel pour les massacres, ils déclarent 103 morts chez les Européens et 1.500 chez les musulmans. Les autorités algériennes estiment aujourd’hui les martyrs du drame à 45.000 morts.  Les historiens quand à eux indiquent entre 8.000 et 20.000 morts.

Un peuple sorti célébrer son espoir d’indépendance dans une marche pacifique sans armements, portant simplement des drapeaux et des slogans scandant une « Algérie libre » fut réprimé et massacré.

M.A.Y