La politique reste un terrain dominé par les hommes et où la présence de la femme n’est pas forcément appréciée.
Elles ont encore un long chemin à faire. Les femmes ne sont pas vraiment privilégiées en politique, preuve en est, celles-ci ne sont pas nombreuses à être portées sur les listes électorales. Leur nombre reste insignifiant par rapport aux nombreuses listes. Les partis n’ont pas fait preuve de générosité enveres la gent féminine. Un petit tour d’horizon permet de constater que la volonté politique fait encore défaut.
Chez le parti majoritaire le FLN, seulement deux femmes ont eu la chance de conduire des listes électorales. Il s’agit de l’actuelle ministre chargée des Relations avec le Parlement Ghania Eddalia qui est classée tête de liste à Blida et la ministre déléguée chargé de l’Artisanat, Aïcha Tagabou classée en tête de liste à Illizi. Contacté par nos soins, le conseiller à la communication, Moussa Benhamadi ne cache pas son souhait de voir de nombreuses femmes en têtes de liste mais en vain. Notre interlocuteur assure que le nombre de candidates dépasse de loin le taux de 30% fixé par la loi sur la promotion de la place de la femme aux assemblées élues. Au FFS, deux militantes ont été portées en tête de liste, à savoir Salima Ghezali qui conduit la liste d’Alger et une autre militante qui conduit la liste de Skikda.
Pour le chargé de communication, le classement d’une femme tête de liste à Alger est un acte important. Le Parti Tajamoue Amal El Djazaïr TAJ, a porté également deux femmes en tête de liste dont une à Batna et une autre qui représente la communauté nationale à Tunis. Le parti des travailleurs est le seul à avoir fait exception en portant quatre femmes en tête de liste dont la secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune qui préside la liste d’Alger. Djelloul Djoudi assure que son parti a joué la parité entre les femmes et les hommes.
«Dans chaque liste, le nombre des femmes est égal à celui des hommes», a-t-il affirmé en précisant que le PT est allé plus loin que les quotas exigés par la loi. Les autres partis à l’image du RND, du RCD et des islamistes n’ont aucune femme tête de liste. Pourquoi les femmes ne sont pas privilegiées? S’agit-il de l’absence de cadre compétentes? Les partis excluent cette hypothèse tout en soutenant que c’est un problème de société. «Les mentalités n’ont pas encore évolué», a soutenu le porte-parole du FLN. «Les femmes ne veulent pas être en tête de liste pour éviter de s’afficher», a soutenu pour sa part Naâman Laouer. Le Parti du rassemblement national démocratique ne voit pas de différence. «Nous avons beaucoup de femmes qui sont classées en deuxième et troisième positions», a affirmé Seddik Chihab.*
Contacté par nos soins le porte-parole du parti de Ouyahia estime que peu importe le classement, la loi assure à la femme son quota au sein de l’assemblée en précisant que 149 femmes ont été portées candidates sur les listes du parti. Le parti démocrate du RCD soutient, pour sa part, qu’il y a beaucoup de femmes classées en deuxième position. En tout cas, cinq ans après l’application de la loi sur les quotas, les partis font semblant de jouer le jeu. Grands ou petits, anciens ou nouveaux, partisans de la coalition ou de l’opposition, les partis se ressemblent tous au final.
La politique reste un terrain dominé par les hommes et où la présence de la femme n’est pas forcément appréciée. Il faut reconnaître que c’est grâce à l’amendement de la Constitution introduit par le président de la République, obligeant les partis à leur consacrer un quota de 30% que les femmes sont assez présentes dans les assemblées élues.