Les boulangeries vivent une crise depuis la fermeture de 800 d’entre elles depuis le début de l’été. Une situation qui pénalise les consommateurs mais fait le bonheur de l’informel.
A l’échelle nationale, les centaines de boulangeries qui ferment pendant ce mois de Ramadhan trouvent plusieurs raisons. Si certains préfèrent baisser les rideaux pour leur congé annuel, certains mettent la clé sous le paillasson pour plusieurs raisons. Pire, en ce mois de Ramadhan, certains ont mal choisi la période pour fermer leurs commerces face à une demande explosive sur le pain actuellement.
En Algérie, il fait savoir que la consommation du pain augmente à raison de 5 baguettes en moyenne achetées quotidiennement. Sans compter que certains se fidélisent chez leurs boulangers du coin pour apprécier le produit pané dans toute sa variété.
D’autres par réflexe préfèrent même faire « la file indienne » devant une boulangerie de réputation. Mais ces derniers temps, certaines enseignes de boulangeries ont changé de nom. Elles deviennent soit des magasins pour habillement ou cafés aménagés pour la circonstance. Dans certaines agglomérations, ce sont les vendeurs informels du pain qui s’activent dans les rues et à proximité des marchés.
Les baguettes, pain mahonnais et autres pains traditionnels sont vendus au double prix que ceux des boulangers. Les consommateurs sont finalement obligés de se procurer du pain écoulé dans des conditions d’insalubrité où la poussière, pollution et saleté jouxtent ces lieux de l’informel. Mais pour l’UGCCA qui à travers son comité national des boulangers, la situation empire et pèse sur des boulangers dont on estime près de 800 qui ont fermé depuis quelques temps. Les raisons fort connues tournement autour du prix, les conditions d’exercice de la profession et les taxes.
L’UGCCA a maintes fois adressé ces doléances aux pouvoirs publics pour venir en aide aux boulangers suite à une crise qui dure depuis des années. Au niveau du prix, les boulangers se plaignent des marges trop réduites qui ne leur permettent pas de couvrir leurs charges (électricité, eaux, maintenance des équipements) et d’assurer la perspective de durer dans la profession. C’est l’une des raisons qui a poussé certains boulangers à ne plus exercer ou de changer leur activité. La menace de grève qui planait au début de juin dernier a été ajournée et reportée ultérieurement.
Quant au ministère du Commerce, celui-ci affirme qu’il serait disposé à écouter les professionnels de la boulangerie mais sans remettre en cause la politique du subvention du pain accordée par l’Etat. Mais, une source nous indique que le dossier serait pris en charge juste après l’Aïd, mais sans indiquer une date précise. Pour sa part, le comité des boulangers fait savoir qu’il reste toujours disposé pour un dialogue avec les pouvoirs publics en tentant de trouver un terrain d’entente pour éviter d’ailleurs un grogne de plus. Mais face à ce qu’on pourrait appeler la « crise du pain », ce sont les moments de pénurie vers la fin du Ramadhan qui sont le plus à craindre.
Fayçal Abelghani