Les travaux de cette 83eme assemblée générale annuelle de l’organisation mondiale de police se poursuivront à Monaco jusqu’à vendredi.
Le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a appelé hier Interpol à davantage d’efforts pour combattre les filières jihadistes, à l’occasion d’une réunion ministérielle de l’organisation de coopération policière mondiale. «Je tiens à saluer l’engagement d’Interpol pour contribuer, sur le plan judiciaire, à l’identification et à la détection des individus radicalisés qui partent pour la Syrie ou l’Irak et qui menacent de commettre des actions terroristes à leur retour des zones de combat», a commenté M.Cazeneuve.
«Il convient qu’Interpol fasse encore davantage pour soutenir et susciter toute initiative nationale ou multilatérale, qui permettrait de renforcer notre combat contre ce phénomène», a-t-il néanmoins ajouté. Un total de 88 ministres, ainsi que plus de 1000 délégués représentant 166 pays membres assistent à la 83e Assemblée générale annuelle de l’organisation qui se tient à Monaco jusqu’à vendredi prochain.
«Nous sommes tous également menacés: ces prédicateurs de haine ne font pas de différences entre nos peuples, entre nos sociétés, entre nos continents et essaieront de nous frapper», a prévenu M. Cazeneuve. En marge de l’Assemblée, le ministre de l’Intérieur a rappelé qu’un G6 des ministres de l’Intérieur (Italie, France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Pologne, avec la participation des Etats-Unis, du Canada et de la Turquie) se réunira demain à Paris pour évoquer notamment la lutte contre le terrorisme. «L’objectif, c’est que nous puissions avoir une mention particulière pour les combattants étrangers dans le système d’information Schengen», a-t-il indiqué.
La France et l’Allemagne plaident pour une adaptation des règles de l’espace Schengen afin de répondre à l’urgence posée par l’augmentation des départs d’Européens voulant rejoindre les mouvements jihadistes en Syrie et en Irak. Ils souhaitent aussi un meilleur contrôle des passagers dans les aéroports, à travers l’utilisation des données des passagers européens. L’espace Schengen comprend les territoires de 26 pays européens (22 pays de l’UE plus la Norvège, la Suisse, le Liechtenstein et l’Islande), qui ont supprimé les contrôles à leurs frontières intérieures.
Un total de 88 ministres, ainsi que plus de 1000 délégués représentant 166 pays membres assistent à cette réunion des polices mondiales qui devra notamment désigner un nouveau secrétaire général de l’organisation, en remplacement de Ronald Noble qui a effectué trois mandats. Lors d’une courte cérémonie d’ouverture, la présidente d’Interpol Mme Mireille Ballest-razzi a déclaré que «la menace terroriste n’a jamais été aussi forte, tandis que la cybercriminalité se propage dans tout l’espace virtuel».
Au cours des cent dernières années, la population mondiale a quadruplé et de nouvelles tensions géo-politiques sont apparues, a-t-elle souligné. «La criminalité a prospéré sur ce terrain fertile», a-t-elle ajouté. «Les bandes criminelles se sont structurées en multinationales du crime et l’assouplissement des contrôles aux frontières a facilité leurs déplacements», a insisté Mme Ballestrazzi.