Rapport Anna Lindh 2021 : quel rôle attendu de la femme Algérienne ?

Rapport Anna Lindh 2021 : quel rôle attendu de la femme Algérienne ?

Un oxymore ne peut qu’être constaté, entre des gouvernements prônant la parité et le « women empowerment » avec des chiffres allant à l’encontre de cette belle promesse, ou encore des sociétés pointant du doigt la femme qui ne met pas en priorité son rôle de mère. Quel est le rôle attendu de la femme en Algérie ?

Le rapport de la fondation Anna Lindh 2021 sur les tendances interculturelles et le changement social dans la rĂ©gion euro-mĂ©diterranĂ©enne prĂ©sente une vingtaine d’analyses basĂ©es sur une enquĂŞte rĂ©alisĂ©e par Ipsos-Mori en 2020 dans huit pays europĂ©ens et cinq pays du Sud et de l’Est dont l’AlgĂ©rie.

Pour l’AlgĂ©rie, selon cette Ă©tude effectuĂ©e sur plus de 1000 personnes qui ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©es sur la base d’indices diffĂ©rents ( genre, âge, niveau d’éducation, statut d’activitĂ© … etc.), plus de 86% des personnes interrogĂ©es (un pourcentage qui dĂ©passe celui de tout autre pays faisant objet de la prĂ©sente Ă©tude) souhaitent que la femme ait comme rĂ´le premier et prioritaire, la garde des enfants et de la maison.

Ce sondage dĂ©montre Ă©galement que 70% souhaitent que la femme occupe des postes dans l’Ă©ducation les arts et la culture, 64% dans la science et la technologie, 46% dans les mĂ©dias, 46% aussi dans le business, 37% dans les sports et 25% dans le gouvernement et la politique.

Un « rôle » régi par des valeurs traditionnelles

Selon l’analyse accompagnant l’Ă©tude, certaines perceptions classiques survivent ayant pour tendance de mettre les femmes en marge du processus de dĂ©veloppement.

« Le sondage rĂ©vèle que plus de 86 % des personnes interrogĂ©es en AlgĂ©rie souhaitent que les femmes jouent un rĂ´le encore plus important dans la garde des enfants et de la maison. Les femmes ont Ă©galement un rĂ´le reconnu dans des domaines qui ont souvent Ă©tĂ© dĂ©crits comme reflĂ©tant des idĂ©aux fĂ©minins, tels que l’Ă©ducation, les arts et la culture », a prĂ©cisĂ© la mĂŞme source.

Ă€ partir de ce sondage, on peut constater que le rĂ´le de la femme est encore rĂ©gi par des valeurs traditionnelles inspirĂ©es de codes sociaux et de règles religieuses interprĂ©tĂ©es de façon personnalisĂ©e. L’AlgĂ©rie a tout de mĂŞme encouragĂ© l’autonomisation de la femme, en 2005, une Charte de la femme au travail a Ă©tĂ© adoptĂ©e visant Ă  concilier les obligations familiales et professionnelles et Ă  amĂ©liorer sa participation dans des postes de direction.

Un programme conjoint a également été mis en place entre 2010 et 2013 pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes en collaboration avec les Nations Unies. De surcroît, de nombreuses lois organiques ont été introduites pour renforcer le rôle des femmes dans la vie sociale, politique, économique, sociale et culturelle.

Néanmoins, ces changements et ces initiatives ne semblent pas changer les mentalités qui estiment que le rôle sine qua non de la femme ne devrait pas franchir les murs de son foyer.