9 ans après le Séisme du 21 mai 2003 : Boumerdès émerge de ses ruines

9 ans après le Séisme du 21 mai 2003 : Boumerdès émerge de ses ruines

Au fil des années, la date anniversaire de l’une des plus grandes catastrophes naturelles qu’ait connues l’Algérie, ne se commémore pas avec la même émotion ni avec la même ferveur. Preuve en est que les gens veulent tourner la page. Mais sans toutefois être amnésiques. «On ne peut effacer d’un revers de la main de tels souvenirs», relève une vieille fem-me. La ville a véritablement fait sa mue, et les décombres et ruines du tremblement de terre ne sont plus à présent que de mauvais souvenirs. C’est le cas dans la célèbre cité       1 200 logements où l’on compte des victimes par dizaines. Aux cô-tés des anciennes bâtisses qui ont résisté à l’impact du séisme se sont érigés de nouveaux bâtiments flambant neufs qui seront réceptionnés d’ici peu au profit des sinistrés ayant préféré rester dans leurs anciens sites que d’être relogés ailleurs. «Ce sont ceux qui ont opté pour la formule d’aide à la reconstruction des habitations individuel-les ou collectives et dans laquelle ils bénéficient d’un montant de 100 millions de centimes», nous explique Youcef Tellache, attaché au cabinet de la wilaya de Boumerdès et chargé du dossier du relogement des sinistrés du séisme du 21 mai 2003. Ce dernier rappelle qu’au lendemain de la catastrophe, et outre cette option, les sinistrés pouvaient également bénéficier du relogement dans le cadre du pro- gramme de l’Etat (social) ou encore accéder au soutien de l’Etat pour les aider à l’achat d’un logement auprès d’un promoteur immobilier. Aujourd’hui, les autorités locales sont catégoriques.

L’essentiel des sinistrés ont été relogés. «Sur 8 000 logements prévus dans le programme d’urgence, nous en avons réalisé 7 800. Le nombre des sinistrés qui ont été relogés s’élève à       7 045 familles en attendant 520 autres qui le seront ces jours-ci à Boumerdès-Ville», indique le respon- sable qui précise que seuls 280 logements restent à réceptionner d’ici peu à Baghlia et Dellys. «Les travaux avancent à une cadence acceptable, et les chantiers sont à 80%», ajoutera-t-il. Quant aux sinistrés qui ont préféré une aide de 100 millions de centimes au lieu   d’être relogés par l’Etat, les choses semblent avancer dans le bon sens, note Youcef Tellache, même si les 825 familles devront patienter un peu en raison des retards accusés dans les travaux de réalisation pour cause de problèmes de fonds. «Il faut savoir qu’en plus de l’aide de l’Etat, ces sinistrés sont appelés à mettre la main dans la poche mais, malheureusement, bon nombre d’entre eux n’étaient pas en mesure de répondre à nos exigences, chose qui a eu pour conséquence de retarder leur relogement», affirme l’attaché au cabinet de la wilaya de Boumerdès qui souligne que les études techniques et les travaux d’aménagement extérieur ont été pris en charge par l’Etat.

Les chalets, un vrai casse-tête

Destinés dans un premier temps au relogement provisoire des sinistrés du séisme, les 15 000 chalets répartis sur près de 100 sites accueillent à présent une autre catégorie de locataires. Car si la majorité des sinistrés ont été recasés dans des logements en dur, les sites d’habitat transitoires n’ont pas été pour autant libérés. «Ils ont été affectés à des familles qui ouvrent droit à un logement social», indique Youcef Tellache, signalant que cette décision répond à un arrêté interministériel du 8 mars 2006 fixant les conditions et les modalités de gestion et d’administration des sites d’habitat transitoires réalisés suite au séisme de mai 2003. Néanmoins, les bénéficiaires ne devront être logés qu’après avoir répondu à des critères bien précis. Et pour ce faire, une commission chargée d’identifier les occupants des chalets a été mise en place par le wali de Boumerdès et des enquêtes d’ordre social ont été menées pour barrer la route aux opportunistes et autres indus-occupants. A ce jour, 70% des occupants ont déposé des dossiers et le reste s’en est abstenu, ayant sans doute compris qu’ils avaient peu de chance de postuler. C’est dire que beaucoup de citoyens ne jouent pas le jeu et tentent par tous les moyens de s’approprier des logements neufs au détriment de ceux qui réellement sont dans le besoin. «Une autre commission a vu le jour, en l’occurrence celle de l’expertise technique des chalets et dont les résultats sont édifiants», fait-il savoir. En effet, l’expertise a révélé que 6 000 chalets sont en mauvais état et présentent un état de dégradation avancé, tandis que 9 000 autres se trouvent dans un état lamentable et leur réfection nécessite la bagatelle de 6 milliards de DA. «Autant les éradiquer et récupérer les assiettes, comme l’a décidé le gouvernement car avec ce montant, on pourrait construire des logements neufs », estime Youcef Tellache qui affirme que les assiettes de terrain sur lesquelles ont été érigés ces chalets seront destinées à la réalisation de program-mes d’habitat.

SAM