“L’hygiène des mains est capitale dans les structures sanitaires, car les mains sont des vecteurs de l’infection associées aux soins dans les hôpitaux», a déclaré hier à Alger, le directeur général de Nosoclean, M. Nafâa Timsiline lors de la tenue de la 9e Journée internationale d’hygiène hospitalière dont les travaux se sont déroulés à l’hôtel Sheraton. M. Timsiline a expliqué que l’objectif de cette rencontre, « est de faire passer un certain nombre de messages conformément à des recommandations internationales, telles que le ministère de la Santé a préconisé.» Selon l’expert, bien qu’elles soient « nécessaires », ces recommandations ne sont pas appliquées sur le terrain. « On n’a pas beaucoup de moyens de désinfection et de nettoyage au niveaux des structures de santé», a-t-il indiqué. Et d’ajouter, « il y a un maque flagrant en matière de lavage des mains par le personnel hospitalier. Il n’y a que 10 professionnels sur 100 qui se lavent leurs mains pendant leur travail. » Dans ce sens, M. Timlisine a souligné que « le lavage des mains est un défi mondial d’autant plus que l’Algérie n’a pas ratifié sa déclaration concernant le programme de l’hygiène des mains piloté l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).» Les infections associées aux soins touchent des centaines de millions de patients dans le monde ont indiqué les experts qui ont estimé que ces infections sont à l’origine de pathologie graves, de prolongements de la durée du séjour en établissement de soins, d’invalidité à long terme, de coûts personnels important pour les patients et leurs familles, de charges financières supplémentaires élevées pour les systèmes de santé et même jusqu’à la perte d’une vie. De son côté, le professeur Soukhal de l’hôpital de Béni Messous, a indiqué que «l’hygiène des mains est l’une des mesures à prendre afin de réduire le taux des infections nosocomiales.» En effet, le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès avait indiqué que « le taux de prévalence national des infections nosocomiales varie entre 12 et 15 %.» Il a souligné que « les infections des sites opératoires arrivent en tête, suivies respectivement par les infections pulmonaires et les infections urinaires. » Le ministre de la Santé a précisé que « plus de 5 % des bactéries circulant en milieu hospitalier sont multirésistantes, ce qui complique davantage l’approche thérapeutique », ajoutant que « cette résistance est aggravée par la prescription pas toujours indiquée et la consommation d’antibiotique ». M. Ould Abbès a expliqué, dans ce cadre, que le programme national de lutte contre les infections nosocomiales, constitue une priorité pour son département, et s’articule autour de certains objectifs opérationnels. Il s’agit de la mise en place de méthodes de surveillance des infections nosocomiales et la collecte de données mais aussi de la mise en place d’indicateurs à même d’évaluer l’efficacité des mesures de prévention et de contrôle des infections nosocomiales à l’échelle locale et nationale. Parmi les objectifs figurent également la généralisation des bonnes pratiques en hygiène hospitalière et la formation du personnel de santé. Ce programme s’est traduit en 2011 par la dotation des structures de santé en matériels adaptés de stérilisation et d’élimination des déchets à risques infectieux : 3.000 autoclaves de paillasse pour la stérilisation du matériel médical, 6.000 destructeurs d’aiguilles et des supports de sacs de déchets, de collecteurs d’aiguilles et des kits de prévention des accidents d’exposition au sang.
Wassila Benhamed