M. Tebboune promet des mesures pour attirer l’investissement privé vers le bâtiment

M. Tebboune promet des mesures pour attirer l’investissement privé vers le bâtiment

Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, M. Abdelmadjid Tebboune a promis samedi à Alger des mesures d’assainissement de l’environnement des entreprises du bâtiment, pour attirer davantage l’investissement national privé vers ce secteur qui vise à augmenter ses capacités de production à 120.000 unités/an avant 2015.

S’exprimant lors d’une réunion avec les représentants des organisations patronales du bâtiment, M. Tebboune a indiqué que plusieurs textes réglementaires régissant le secteur étaient en cours de révision.



Il s’agit essentiellement d’un texte, qui sera soumis « incessamment » au Secrétariat général du gouvernement, comprenant des mesures pour lutter contre la bureaucratie dans tous les secteurs, y compris celui de l’habitat, ce qui permettra d’alléger les procédures administratives notamment pour l’obtention des permis de construction.

Le ministre a également affirmé que les préoccupations des entrepreneurs concernant la loi de la promotion immobilière, seront prises en charge, notamment les dispositions relatives à l’obligation de cautionnement et l’exigence d’un diplôme d’ingénieur ou d’architecte pour exercer cette profession.

Ces mesures « incitatives » seront accompagnées par des facilitations pour l’obtention des assiettes foncières, ainsi que de nouveaux cahiers de charges prenant en considération les nouvelles techniques de construction telle que l’utilisation du PVC et de l’aluminium.

En outre, le ministère envisage de proposer au ministère des Finances un nouveau dispositif de soutien aux entreprises nationales de bâtiment à travers des crédits bonifiés destinés au renouvellement et à la modernisation des équipements.

Le ministre a promis également de régler les contentieux avec les entrepreneurs privés, une situation qui « menace » leur équilibre financier à cause des retards dans le paiement de leurs factures.

« Toutes les entreprises recevront leur argent dans les brefs délais sur la base du montant minimum dans le cas d’un contentieux sur la somme à payer. Quant à la différence, elle sera payée plus tard après le règlement du litige », a rassuré le ministre.

Il a également rappelé qu’une circulaire sur l’évaluation administrative des soumissions portant sur la définition des notions de base d’attribution de marchés, était en cours de préparation.

Quant aux bureaux d’études, le texte réglementaire régissant cette activité sera aussi revu, pour encourager davantage les bureaux dotés de la personnalité morale.

Les représentants des organisations patronales ont partagé, lors de cette réunion, le même constat sur la situation du secteur du bâtiment, qui souffre de difficultés administratives le rendant parmi « les moins attractifs », ce qui impose sa réorganisation pour attirer les investissements.

« Je m’engage à assainir l’environnement des entreprises, à les accompagner, et à ouvrir des canaux de dialogue permanent pour répondre à leurs préoccupations. Nous ferons de notre mieux, pour qu’il n’y aura aucun excès, ni abus d’autorité », a promis le ministre aux représentants des associations du secteur.

Pour lui, « tous les ingrédients sont présents pour le décollage du secteur de l’habitat » qui mise sur l’augmentation des capacités nationales de production pour répondre aux grands besoins du marché de logement.

« Administration et entrepreneurs doivent contribuer à ce décollage, dans le cadre d’une stratégie qui vise à élever nos capacités de production à 120.000 logements annuellement, avec l’introduction des techniques de construction modernes dans des chantiers organisés selon les standards internationaux », a-t-il ajouté.

Affirmant que les secteurs public et privé seront mis sur le même pied d’égalité, le ministre a appelé les entreprises du bâtiment à se mobiliser pour participer activement à la réalisation des objectifs du secteur, appelé à livrer prés de 1,28 million unités avant la fin du programme quinquennal actuel.

Par ailleurs, M. Tebboune a rassuré les entrepreneurs algériens que le recours aux entreprises étrangères ne vise pas à privilégier ces opérateurs au détriment de la capacité locale, car l’Algérie accuse un déficit de quelque 120.000 unités/an.

« Notre programme vise à produire 200.000 unités par an, alors que nos capacités ne dépassent pas les 80.000 unités, ce qui nous met devant la nécessité de recourir aux étrangers à travers un partenariat qui permet également le transfert du savoir faire et la formation de nos jeunes », a-t-il soutenu.

A cet égard, il a appelé les entreprises privées à s’associer davantage avec les groupes de construction étrangers intéressés par le marché algérien.

« Notre programme actuel vise à rattraper le retard cumulé durant les années précédentes. La conjoncture impose que le marché soit conduit par l’investissement public, mais tôt ou tard, la forte demande se stabilisera, le marché sera normalisé, et le secteur public se retirera au profit du secteur privé qui sera alors appelé à couvrir les besoins en matière de logements », a indiqué M. Tebboune.

« Le secteur privé doit être prêt pour affronter cette situation et commencer dés maintenant à évoluer », a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de la qualité et la rapidité dans la mise en oeuvre des projets de logements.

Le renforcement de l’industrie des matériaux de construction en Algérie, notamment par le lancement de 8 nouvelles cimenteries, et l’usine sidérurgique de Bellara (Jijel), sera un facteur « soutenant » et « encourageant » pour ces entrepreneurs, dont le nombre dépasse les 35.000.

De son coté, le président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), M. Habib Yousfi a affiché sa satisfaction quant aux résultats de cette réunion, estimant que la prise en charge des préoccupations des entrepreneurs du bâtiment contribuera à l’instauration d’un système de production durable.