À 24 heures d’Algérie-Slovénie à Polokwane : Les Algériens attendent un exploit

À 24 heures d’Algérie-Slovénie à Polokwane : Les Algériens attendent un exploit

Plus que quelques heures seulement nous séparent du premier match de l’Algérie dans la Coupe du monde 2010 organisée par l’Afrique du Sud.

Rabah Saâdane et les joueurs sont déjà dans le tournoi. C’est l’impression ressentie par les nombreux envoyés spéciaux de la presse algérienne présents dans la région de Durban, choisie comme camp de base par la Fédération algérienne de football (FAF).

Tout proche de l’océan Indien qui offre un climat idéal pour la préparation à cette période de l’année, ici c’est le début de l’automne, les internationaux algériens « ont trouvé les conditions appropriées pour peaufiner la préparation avant les trois coups du Mondial », dixit le sélectionneur national. Ce dernier qui attendait beaucoup de cet ultime regroupement n’a pas caché sa satisfaction sur le sujet : « D’avance, je savais que le stage dans la région de Durban serait capital.

C’est d’abord le dernier avant l’entame de la Coupe du monde. Ensuite, c’est à partir de là que j’ai récupéré tous les blessés comme prévu et enfin c’est ici que nous allons parfaire la cohésion que nous avons un peu perdue en route, en raison des blessures des uns et de la méforme des autres. A présent, tout est rentré dans l’ordre », se réjouit le patron des Verts.C’est aussi le moment de vérité.

Celui de vérifier que tout est en place. L’équipe est prête pour honorer son rang. Rabah Saâdane, en coach expérimenté, a tout planifié. Il ne rate aucune occasion pour le dire. Fort de son vécu, il n’a pas paniqué lors des dernières sorties mitigées des Verts. Il a maintenu le cap et surtout une confiance aveugle dans le groupe qui lui a valu tant de satisfactions depuis qu’il a pris la succession de Jean Michel Cavalli.

Jeudi, en conférence de presse, il l’a dit entre les lignes : « La cohésion sera notre atout », une manière de réaffirmer la confiance qu’il a placée dans les joueurs qu’il convoque depuis des mois, et en même temps il touche du doigt au vrai problème de l’équipe nationale. C’est-à-dire la qualité du banc. Il l’a maintes fois dit : « J’ai besoin d’un choix plus varié ».

C’est la principale raison qui l’a conduit à faire appel à une poignée de jeunes pros (Guedioura, Medjani, Mesbah, Boudebouz, Kadir) pour donner plus de jus au groupe et surtout des solutions de rechange dans le cas où des titulaires ne seraient pas au top.

Rabah Saâdane ne pensait pas être confronté à ce problème de sitôt. La méforme du capitaine Yazid Mansouri l’a un peu renseigné sur cet aspect. Sur ce qu’il a vu depuis le premier jour du regroupement à Crans Montana, il a noté que les jeunes pousses ne sont pas encore prêtes pour le grand saut et remplacer au pied levé des titulaires qui peuvent faire valoir leur expérience internationale pour rester dans le groupe compétitif.

Sur le sujet, Rabah Saâdane a été très explicite jeudi : « Avec tous les problèmes qu’on a endurés (blessures, méformes) notre atout majeur demeure la cohésion. Et qui mieux que les habituels titulaires peuvent mieux fructifier cet acquis ? C’est là ou réside notre principale force. Il n’est pas indiqué dans ce genre de situation de se passer d’un tel atout.

C’est la raison pour laquelle j’ai toujours affirmé qu’il faut continuer à travailler avec ce groupe ». Il n’a pas tout à fait tort. En face, les adversaires (Slovènes, Anglais et Américains) ne souffrent pas de ce côté-là. Ceci concernant le volet individuel.

Sur celui du collectif (tactique), le coach algérien aux trois Coupes du monde a préparé deux, voire trois variantes, bien sûr toujours en fonction des joueurs aptes à jouer.

La mise à l’écart (comme titulaire) du capitaine Yazid Mansouri indique bien que Saâdane ne reste pas enfermé dans ses choix. S’il a sacrifié son capitaine, c’est qu’il veut anticiper les choses et ne pas les subir. Pour lui, Mansouri n’a plus son rendement habituel.

Il le garde devant lui et modifie sensiblement son schéma tactique en alignant côte à côte Lacen et Yebda. Ce choix a été expérimenté face à la Serbie (0-3). « L’absence » de Mansouri va, automatiquement, induire un changement notable dans l’équipe-type.

Celui d’introduire Kadir aux côtés des défenseurs et du duo cité au milieu du terrain. Le joueur de Valenciennes a les qualités de la polyvalence que cherchait Saâdane depuis un bon bout de temps. Kadir peut être aligné sur le flanc droit de la défense avec une double consigne.

Bloquer le passage à droite de la défense et se muer très rapidement en milieu de terrain en soutien, justement, de Lacen et Yebda. Cette configuration tactique a été mise en place lors des dernières séances d’entraînement.

Dans la nouvelle configuration, le capitaine Mansouri ne sera pas la seule « victime » de ce choix tactique.

Abdelkader Ghezzal, lui aussi, fera les frais de son mutisme depuis quelques matches. L’attaquant algérien de Sienne paie les frais de l’indigence des Verts en matière de création de (bonnes) situations de but.Enfin, Rabah Saâdane a apporté sa réponse à ceux qui lui demandaient de bouleverser l’équipe. Il est convaincu, il n’est pas le seul, que c’est une option suicidaire.

Il a choisi de poursuivre l’aventure avec le même groupe, en y opérant parfois quelques petits remaniements de manière à ce que l’équilibre de l’équipe ne soit pas rompu. Le temps et les premiers matches du Mondial diront si Rabah Saâdane a fait les bons choix.

Par Yazid Ouahib