Le parquet du tribunal correctionnel de Sidi M’hamed a requis, ce jeudi, une peine de 12 ans de prison ferme à l’encontre de B.M., un homme âgé de 83 ans, accusé d’avoir tenté d’introduire en Algérie près de 4900 comprimés d’ecstasy dissimulés dans une maquette de la Kaaba. Une affaire pour le moins surprenante, tant par l’âge avancé de l’accusé que par le mode opératoire.
Un octogénaire poursuivi pour trafic de drogue : 12 ans de prison requis à Sidi M’hamed
Les faits remontent à quelques jours, lorsque les services de sécurité du port d’Alger, appuyés par les douanes, ont procédé à la fouille du vieil homme à son arrivée de France. C’est au cours de cette inspection que les agents ont découvert, habilement dissimulés dans une maquette religieuse, des milliers de comprimés de cette drogue de synthèse, classée comme substance psychotrope.
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Présenté en comparution immédiate, B.M. a été poursuivi pour détention et transport illégal de psychotropes, un crime lourdement sanctionné par la loi algérienne. Mais devant le juge, l’accusé a nié catégoriquement les faits, assurant n’avoir aucune connaissance de la présence de drogue dans ses affaires.
4 000 comprimés d’ecstasy dissimulés dans une maquette religieuse
« Je suis commerçant entre la France et l’Algérie depuis 1960. Je n’ai jamais commis de crime, ni trahi mon pays », a déclaré l’octogénaire à la barre. Il a ajouté qu’il n’a aucun antécédent judiciaire et que la valise dans laquelle se trouvait la maquette appartenait à son associé, un certain A.M., qu’il accuse d’être à l’origine de ce piège.
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La défense, de son côté, a présenté son client comme un ancien moudjahid et blessé de guerre, insistant sur sa probité et son passé honorable. Les avocats ont parlé d’un coup monté, motivé par un différend personnel avec son associé, évoquant une plainte calomnieuse dans le but de nuire à leur client. Ils ont demandé au tribunal de lui accorder la relaxe, estimant que les éléments du dossier ne prouvaient pas sa culpabilité de manière formelle.
L’affaire a été mise en délibéré, et le verdict devrait être rendu dans les prochains jours. En attendant, ce dossier soulève des interrogations sur les méthodes de dissimulation utilisées dans le trafic de drogue, mais aussi sur la fragilité des accusations lorsqu’elles reposent sur des éléments contestés par la défense.
Un procès hors norme, mêlant grand âge, religion, guerre de libération et criminalité moderne.