À cause d’une organisation chaotique des vols retour : Le cauchemar des supporters algériens au Caire

À cause d’une organisation chaotique des vols retour : Le cauchemar des supporters algériens au Caire

Les images, postées sur les réseaux sociaux, de nos ressortissants dormant à même le sol à l’aéroport du Caire, sous le regard apitoyé des passagers, sont affligeantes.

Des milliers de supporters, qui ont assisté à la finale de la CAN grâce à un pont aérien mis en place par le gouvernement et l’institution militaire, ne trouvent pas de places dans les vols retour au pays. Les images, postées sur les réseaux sociaux, de nos ressortissants dormant à l’intérieur de l’aéroport du Caire, sous le regard apitoyé des passagers, sont affligeantes. Celles montrant des éléments des services de sécurité égyptiens en train de les tabasser à coups de gourdin dans l’enceinte aéroportuaire sont carrément insoutenables. “Nous sommes livrés à nous-mêmes, sans aucune assistance du consulat ou de l’ambassade. Les gens se moquent de nous. Nous avons l’impression que nous ne valons rien”, dénonce un compatriote sur une vidéo qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux. “Je me suis organisé pour passer une journée en Égypte et retourner au bled. Je n’ai pas d’argent, pas de quoi manger.

Il faut nous assurer le retour chez nous, tout comme vous l’avez fait pour l’aller”, déplore un autre. Dans une opération marketing destinée à redorer l’image fortement ternie du gouvernement Bedoui, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Raouf Bernaoui, n’a eu de cesse, dès la qualification de l’équipe nationale à la finale de la CAN, de clamer dans les médias publics et privés que le Premier ministre a “ordonné” de réunir toutes les conditions requises pour permettre à un maximum de supporters de soutenir les poulains de Djamel Belmadi au Cairo Stadium. L’ANP a annoncé, en outre, qu’elle réservera 8 avions militaires à destination du Caire pour l’événement. Les frais de voyage sont modiques, à peine 35 000 DA. Ce qui a, évidemment, intéressé des milliers de férus de ballon rond et des Verts. Quelque 5 000 supporters se sont, ainsi, envolés pour la capitale égyptienne en 48 heures. L’euphorie d’avoir vécu, en live, le sacre de Ryad Mahrez et de ses coéquipiers s’est transformée, quelques heures plus tard, en un véritable cauchemar.

L’organisation chaotique du pont aérien par les autorités nationales a exposé assurément des milliers de ressortissants algériens à la précarité et surtout aux violences des services de sécurité du pays hôte, visiblement excédés par le surnombre de voyageurs laissés en rade. Les compagnies aériennes, mises à contribution dans le pont aérien, ont décliné, hier, leur responsabilité. Amine Andaloussi, directeur de communication d’Air Algérie, nous a signalé qu’à 3 000 personnes qui n’ont pas respecté la date du retour se sont greffées celles qui ont fait des réservations par le truchement d’agences de tourisme et de voyages. “La compagnie a mobilisé 21 vols samedi et 7 dimanche, en sus de 2 autres programmés pour la nuit de dimanche à lundi”, a-t-il indiqué en s’engageant à rapatrier tous les ressortissants algériens, coincés au Caire.

De son côté, Tassili Airlines a précisé, dans un communiqué, avoir assuré “16 vols à partir d’Alger, de Batna, de Constantine et de Laghouat. L’ensemble de cette logistique a concerné les phases aller et retour”. Jusqu’alors, aucune source autorisée au gouvernement ne s’est prononcée sur le calvaire enduré par des Algériens dans un pays étranger.
 
Souhila Hammadi