A cinq Jours du match contre la Slovénie qui marquera l’entrée en lice de l’équipe nationale dans le Mondial sud-africain, l’entraîneur national Rabah Saâdane semble avoir changé de discours.
Il parle plutôt de «participation honorable», faisant ainsi sienne la célèbre expression de Pierre de Coubertin, «l’important, c’est de participer». Avant le début des stages de préparation de l’équipe nationale, Saâdane se montrait sûr de lui en affirmant que l’objectif de l’Algérie «c’est de se qualifier au deuxième tour» de la Coupe du Monde.
Cependant, à la lumière de la prestation de l’équipe nationale devant l’Eire puis les Emirats arabes unis, le coach national a revu ses ambitions à la baisse. Il est vrai qu’il se montre toujours optimiste afin de maintenir la pression sur les joueurs, mais il demeure réaliste en insistant sur une «bonne et honorable participation». A cet effet, Saâdane évoque les joueurs blessés et son péché mignon, le «manque de cohésion» pour anticiper sur une contre-performance en terre sud-africaine.
Il avance que la cohésion se travaille sur le long terme pour justifier ce manque dont souffre l’équipe nationale, alors que l’ensemble des sélections de par le monde n’ont que les dates FIFA, au même titre que l’équipe d’Algérie, pour affiner leur cohésion.
Mais quand Saâdane évoque une «participation honorable », il parle en connaissance de cause, lui qui était dans le staff technique qui avait qualifié l’équipe nationale au Mondial espagnol (avec Mohamed Maouche) en 1982 avant de conduire cette même équipe au Mondial mexicain en 1986.
A l’époque, l’équipe nationale avait disputé des matches amicaux contre des sélections nationales mais aussi des clubs huppés, comme le Pérou, le Real Madrid, la Juventus, Ipswich, Nottingham Forest…Non seulement l’équipe nationale gagnait ses matches, mais elle fournissait des prestations à la hauteur d’un mondialiste.
Il est vrai qu’il y avait des joueurs de niveau réellement mondial comme les Madjer, Belloumi, Fergani, Bensaoula et autre Zidane. En coupe d’Afrique des nations, l’Algérie était à chaque fois favorite dans les années 1980 et ratait, à chaque fois, le trophée d’un cheveu. Aujourd’hui, c’est le contraire qui se produit. A l’exception du match des quarts de finale de la CAN d’Angola (janvier 2010) et la rencontre héroïque d’Oum Dermane (Soudan) contre l’Egypte, l’équipe suscite des inquiétudes.
En ce sens, il ne reste qu’à compter sur le sursaut d’orgueil des joueurs algériens qui ont pour habitude de réagir dans la difficulté, à l’exemple des matches contre l’Egypte (éliminatoires du Mondial) et la Côte d’Ivoire (CAN- 2010). Ce sont des joueurs qui jouent avec le coeur, et leur hargne a toujours fait la différence. Autrement dit, l’équipe algérienne reste imprévisible et demeure capable du meilleur et du pire au Mondial.
Kamel Mohamed