A la veille de l’inauguration du gazoduc Medgaz, prévue en juillet prochain, qui augmentera l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien, Madrid souhaite renégocier le prix du gaz algérien en raison de la crise économique, selon la presse spécialisée espagnole.
La demande espagnole de baisse du prix du gaz algérien remonte à plusieurs mois, selon le ministre de l’Energie qui a déclaré, lors de la visite de la ministre néerlandaise des Affaires économiques, Mme Maria Van Der Hoeven, en Algérie, en janvier 2009, que l’Algérie «mène des négociations avec l’Espagne sur la question du prix du gaz», et que «ce différend ne constituera jamais une raison pour l’Algérie de couper ses livraisons de gaz à l’Espagne».
Les prochains jours nous renseigneront un peu plus sur l’aboutissement de la demande espagnole, surtout après les résolutions du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) dont l’Algérie constitue l’un des plus tenaces fédérateurs.
Face à la demande vitale en gaz, on assiste à des surenchères très serrées concernant le prix, qui constituerait, à moyen terme, un enjeu de taille tant pour les pays producteurs que pour les pays consommateurs.
En effet, le prix du gaz a toujours été indexé sur le prix du pétrole. Il a été depuis toujours divisé, selon les conjonctures, par 10 ou actuellement par 20. Lors du FPEG, tenu en avril dernier à Oran, les onze pays membres ont tenté de rapprocher leurs positions pour aboutir à un prix qu’ils veulent juste, pour reprendre le qualificatif du ministre algérien de l’Energie, Chakib Khelil, afin d’assurer leurs revenus et leurs investissements.
Il a souhaité dans son discours d’ouverture que la 10e réunion du FPEG aboutisse à une «meilleure coopération» entre ses membres et à une «nouvelle coopération fondée sur une approche équitable», face à une baisse du prix du gaz particulièrement sur le marché spot (libre) qui menace la production nationale et où les prix sont au plus bas (4 dollars).
Face à cette baisse des prix, l’Algérie optera, selon le ministre, pour une «stratégie basée sur la révision du volume de production et de l’offre».
Le ministre russe de l’Energie, Serguei Shmatko, présent au forum d’Oran, a également incité les pays membres du FPEG à faire face à la chute des prix.
A la fin du forum, une déclaration conjointe a été adoptée à l’unanimité. «L’objectif est de maintenir à l’avenir les prix du gaz et d’obtenir la parité avec les prix du pétrole.»
Pour rappel, le FPEG réunit 11 pays (Algérie, Qatar, Russie, Iran, Egypte, Libye, Nigeria, Bolivie, Guinée équatoriale, Venezuela, Trinidad et Tobago), et des pays observateurs (Norvège, Kazakhstan, Angola, Yémen et Pays-Bas).
L’Europe importe plus de la moitié de sa consommation. Ses principaux fournisseurs sont la Russie, la Norvège, l’Algérie, le Nigeria et le Qatar. Selon les experts, en 2020, l’Union européenne dépendra à hauteur de 80 % de l’importation.
Samir Méhalla