A l’école, à l’université, au stade, dans les bus…, Scènes de violence au quotidien

A l’école, à l’université, au stade, dans les bus…, Scènes de violence au quotidien

Comme dans le Bronx…

La violence dans notre pays a dépassé le stade du phénomène. C’est un fléau qui contamine aujourd’hui tous les secteurs d’activité sociale.

Il a pris une telle ampleur et une telle dimension qu’il n’y a pas une seule poche de la vie quotidienne qui en soit épargnée. Cette violence peut être verbale, physique ou les deux à la fois et en général cela se termine très mal, dans un commissariat dans le meilleur des cas ou dans un lit d’hôpital dans le pire des cas.

Prenons par exemple les transports.

De nombreuses lignes sont souvent perturbées par des voyous sous psychotropes et qui, apparemment, cherchent la bagarre. Il s’agit souvent de lignes de banlieue éloignées du centre.

Les passagers sont insultés, bousculés et provoqués.

Parfois ce sont de véritables bandes organisées qui investissent le bus avec armes blanches et barres de fer. Le moment de terreur passé, ils passent de rangée en rangée pour subtiliser portefeuilles, portables et chaînes.

Pour échapper à la vigilance de la police, ils se mettent au vert pendant quelques semaines pour faire croire aux passagers qu’ils sont désormais en sécurité puis frappent, sans crier gare, au moment où on les attend le moins. Souvent c’est l’attitude désinvolte et à la limite de l’irrévérence du chauffeur et du receveur qui sont à l’origine de bagarres épiques en pleine circulation.

C’est soit le conducteur qui change d’itinéraire sans avertir prétextant l’encombrement et brûle quelques arrêts, soit le jeune receveur, un adolescent en général qui immobilise carrément le bus devant un fast-food pour aller casser la croûte.

Dans les marchés, surtout pendant le ramadan, le spectacle est tout aussi désolant.

Pour un oui ou pour un non, le marchand et le client en viennent aux mots puis aux mains, le jeûne ayant bien sûr bon dos. Mais même en période normale, il ne se passe pas une semaine sans qu’une altercation, souvent très violente, éclate entre clients et commerçants pour une simple histoire de poids ou de monnaie…

Dans certains quartiers très sensibles des grandes villes comme Alger, Oran, Constantine ou Annaba, la population est souvent prise en otage par de véritables gangs dont la moyenne d’âge dépasse rarement 30 ans.

Ces voyous n’imposent leur diktat que par la violence.

A titre d’exemple, une bande terrorisait il y a quelques années le quartier de St Pierre à Oran. Elle était connue sous le nom de bande aux épées.

Ce ramassis de drogués rackettait tout le monde, les riverains, les commerçants et ce jusqu’à une heure tardive de la nuit, dans les bars encore ouverts.

Une autre bande, les encagoulés, sévissait, elle, avec la même violence à Sid el-Houari qu’elle écumait particulièrement le soir ainsi que le quartier du Derb.

De nombreux taxieurs, le soir tombé, refusent catégoriquement de pénétrer dans ces périmètres où ils avaient une chance sur deux d’être agressés et dépouillés de leur recette.

… Comme dans le Bronx…

Imaâd Zoheïr