À partir du 20 mai prochain : La justice aura fort à faire

À partir du 20 mai prochain : La justice aura fort à faire

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Cette vague d’arrestations n’est qu’à son tout début. Beaucoup d’autres vont suivre.

Ils ont accaparé le pouvoir, détourné des richesses et détruit l’avenir de millions de citoyens. Ils ont ravi le rêve d’une jeunesse et construit leur bonheur sur l’épave d’une barque de harraga. Eux, ce sont de hauts cadres qui pendant des années ont géré le pays dans le seul but de le ruiner et se remplir les poches. Depuis que les Algériens ont décidé de prendre leur destin en main, les voleurs et autres traîtres à la nation n’ont plus leur place parmi le peuple. Ils seront jugés et chacun devra rendre au pays ce qu’il lui a volé. La justice aura donc fort à faire et cela dès le 20 mai prochain. Elle devra se prononcer sur plusieurs cas, après la vague d’arrestations qui touche chaque jour un nouveau responsable. Pour la semaine prochaine, trois affaires seront traitées, à savoir celles de Ali Haddad et Louisa Hanoune, programmées pour le 20 mai et l’affaire de Kamel El Boucher, le 22 du même mois.
Dans la première affaire, Ali Haddad sera entendu par le tribunal correctionnel de Bir Mourad Raïs sur la détention de deux passeports et d’une somme en devises, lors de son arrestation, fin mars, devant le poste frontalier d’Oum T’boul. Pour Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, elle sera entendue pour la seconde fois par le juge instructeur du tribunal militaire de Blida. Pour l’heure, aucune information officielle n’a été communiquée sur les charges retenues contre elle et ayant amené le juge à décider de la maintenir en détention provisoire. Seule indication donnée est que Louisa Hanoune a été convoquée pour être entendue dans la même affaire pour laquelle sont poursuivis Saïd Bouteflika et les deux généraux Bachir Tartag et Mohamed Mediène, dit Toufik, accusés d’«atteinte à l’autorité de l’armée et de complot contre l’autorité de l’Etat». La troisième affaire qui sera examinée le
22 mai, est celle de Kamel Chikhi, dit El-Bouchi.
Ce dernier sera entendu sur l’affaire des conservateurs fonciers. D’autres dates vont être connues pour la poursuite de l’instruction dans plusieurs autres affaires comme celle de Rebrab auquel on reproche une surfacturation, les Kouninef qui devront être entendus sur plusieurs marchés obtenus en raison de leur proximité avec le pouvoir ou encore le ministre des Finances, Loukal et l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia. Ce dernier est d’ailleurs concerné par une nouvelle enquête portant sur l’équipement de l’aéroport par des scanners et dans laquelle seront également auditionnés le fils d’Ahmed Ouyahia et Tahar Allache, le directeur de l’aéroport d’Alger. Hamid Melzi, l’ex-P-DG de la Résidence de Club des pins lui, est accusé d’espionnage! L’enquête prendra sûrement beaucoup plus de temps et son procès ne devrait pas avoir lieu rapidement. De nouveaux noms de ministres seront également cités au fur et à mesure que les fils enchevêtrés des dossiers de détournements et dilapidation seront démêlés.
Ould Abbès et Saïd Barkat seront prochainement entendus dans le cadre de la dilapidation du budget du ministère durant 15 ans de gestion. La somme dilapidée est estimée entre 600 et 700 milliards de centimes. Elle a été affectée à des associations et ONG, fondées ou présidées par Djamel Ould Abbès alors qu’il était à la tête de ce ministère, ainsi qu’à des conventions illégales signées par Saïd Barkat. Aux côtés des deux ministres, seront entendus le SG du ministère, de hauts cadres, des présidents d’associations et bien d’autres. Une chose est certaine, cette vague d’arrestations qui a touché, en dernier, le général Benhadid, n’est qu’à son tout début. Beaucoup d’autres vont suivre.