C’est ce que tenteront de faire ce soir les jeunes de la sélection nationale des U-23. «Ce sera notre finale !», a déclaré Toufik Korichi, le directeur technique national (DTN) qui se trouve au Sénégal pour accompagner et encadrer la sélection des U-23 qui prend part à la CAN-2015, et dont les trois places du podium sont qualificatives aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro 2016.
Les Verts d’André-Pierre Schürmann se sont brillamment qualifiés aux demi-finales et affronteront ce soir la coriace sélection d’Afrique du Sud qui, elle, a comme ambition de gagner le titre africain de la catégorie. Ni plus, ni moins, comme l’a souligné le sélectionneur des Bafana Bafana, Owen Da Gama, lors de la conférence de presse d’avant-match qui a insinué que son équipe risque de ne pas aller à Rio car elle n’est pas «médaillable» ! Pour notre équipe nationale, il s’agit d’abord de disputer cette «finale» qui nous permet de décrocher le billet pour Rio, car c’est l’objectif tracé au départ et le rêve de tout le football algérien qui n’a plus goûté à une telle joute depuis trente-cinq ans ! C’est une véritable traversée du désert pour un pays, pourtant passionné et débordant d’énergie footballistique, mais qui n’arrive pas à s’extirper de ses maux qui le rongent profondément. Aujourd’hui, la donne est en train de changer, imposée il faut le dire par une conjoncture économique qui finira par remettre en cause le système en place, entretenu jusqu’ici par une manne financière publique (subventions et toutes formes d’aides) et privée (sponsors, marché informel, blanchiment d’argent, …) qui n’a profité qu’à des dirigeants-affairistes et à des footballeurs devenus, pour la plupart, des mercenaires. Investir sur les jeunes et sur la formation est devenu donc plus qu’une nécessité, un choix stratégique d’avenir et une option économique. L’Algérie doit devenir ce pays exportateur de footballeurs, comme le sont dans d’autres pays comme le Sénégal qui arrive à mettre jusqu’à 800 joueurs, voir le Mali ou le Brésil. Des pays comme le Vietnam, l’un des pays devenu émergeant ces dernières années, ou bien la Chine qui a décidé de faire dans le gigantisme en matière de formation, vont finir par accéder au marché à force de travailler et d’écrémer. Rencontré hier en marge d’un plateau d’une télé privée, Fodil Tikanouine, l’ancien DTN et à la base du projet de la première académie de la FAF, nous a affirmé que la fédération n’aurait pas dû arrêter ce projet en 2013, mais bien au contraire le consolider et le généraliser à travers au moins quatre régions du pays. Tikanouine a d’ailleurs salué la décision de la FAF de revenir au système académie, estimant que la formation n’est pas un moment, comme l’est la compétition, mais une durée. Aujourd’hui, il faut dix ans pour «fabriquer» une génération de footballeurs de haut niveau, et c’est ce qu’envisage de reprendre la fédération, tout en espérant que les clubs lui emboitent sérieusement le pas à l’avenir comme l’ont déjà fait quelques uns comme le Paradou AC, l’USM Oran ou l’Entente de Sétif, pour ne citer que ceux-là. La décision de la FAF d’arrêter momentanément le recours aux joueurs étrangers, dès le prochain mercato d’hiver, va permettre à plusieurs jeunes issus de la formation de prendre leur place et augmenter leur temps de jeu dans leurs clubs respectifs. Face à une crise financière aiguë, les clubs, devront se rabattre sur leurs jeunes qui ne coûtent pas aussi chers pour le moment, comparativement à d’autres, et d’éviter de les pourrir à l’image d’un Belaïli dont la carrière a été stoppée net. Mais là, est un autre sujet sur lequel on y reviendra. Pour l’instant rêvons de JO avec les petits Verts.