A quelques jours du début de la campagne électorale : La visibilité demeure floue face à une crise qui perdure

A quelques jours du début de la campagne électorale : La visibilité demeure floue face à une crise qui perdure

Alors que la campagne électorale dont le coup de starter est prévu dans quelques jours dans un climat des plus tendus, l’Autorité nationale indépendante des élections annonce qu’elle présentera sa plateforme informatique garantissant un scrutin transparent dans le courant de la semaine prochaine.

Ce qui brosse un tableau d’une situation des plus complexes, ajoutant, ainsi, des ingrédients à une crise de plusieurs mois dont l’issue reste la grande inconnue.
L’Autorité en charge des élections avance des assurances qui concernent des aspects qui se trouvent être d’ordre technique, notamment l’installation de sa propre plateforme informatique devant garantir la sécurisation des données.

La crise qui dure plus de huit mois est d’ordre politique, devant donc passer par des solutions politiques avant d’arriver aux solutions techniques. C’est dire toute la complexité de la situation qui prévaut dans le pays à la veille d’un rendez-vous donné pour être historique.
En attendant que la visibilité soit plus dégagée sur le plan politique, notamment après les derniers appels de l’opposition à la sagesse face à la tension qui s’exacerbe en cette période critique, c’est le mouvement citoyen qui continue de donner le tempo à travers les marches périodiques, à savoir celles des vendredis et mardis.

Pour en revenir à l’ANIE, et comme cela avait été promis par son président Mohamed Charfi, la plateforme informatique dont il s’était beaucoup enorgueilli sera bientôt dévoilée. Il en a tellement fait l’éloge, allant jusqu’à dire qu’avec une telle plateforme la fraude lors des prochaines élections – qui ne font pas l’unanimité – relevait du domaine de l’impossible, que beaucoup aimeraient savoir de quelle façon cette dernière a-t-elle été conçue.

Sachant que tout système informatique est susceptible de contenir une brèche ouvrant la voie à une possible intrusion, donc à une possible manipulation des données, M. Charfi, avec les assurances qu’il a annoncées, a suscité une certaine curiosité sur l’« infaillibilité» supposée de la plateforme de l’ANIE, faisant savoir, par la même occasion, que celle-ci a été entièrement conçue par des informaticiens qui se trouvent être membres de l’Autorité qu’il préside. Quoi qu’il en soit, le système informatique sur lequel compte l’ANIE pour la surveillance des élections sera présenté la semaine prochaine, selon le chargé de communication de l’instance.

Il y a lieu de rappeler, dans ce sens, que M. Charfi a assuré, à chaque fois que l’occasion lui ait été donnée, que le prochain scrutin présidentiel se déroulera en toute transparence grâce, notamment, à l’efficacité des procédures mises en place en matière de surveillance. Il a insisté que la plateforme informatique relèguera la fraude au domaine de « l’impossible», estimant qu’« il ne serait pas possible de réussir une quelconque tentative de fraude, avec ce qui sera assuré comme procédures préventives».

Lors de l’annonce des noms des cinq candidats retenus pour l’élection présidentielle, il avait réitéré ses assurances que «l’ANIE s’engage à garantir une élection transparente, honnête et démocratique», soulignant que «ses membres sont mobilisés pour préserver le choix du peuple». Il a, également, annoncé la présentation d’un exposé détaillé sur le fichier électoral national prochainement.

A rappeler que l’ANIE a validé les dossiers de cinq candidats pour la course à la présidentielle, à savoir Azzedine Mihoubi (secrétaire général par intérim du RND), Abdelkader Bengrina (président du Mouvement El Bina El Watani), Ali Benflis (président de Talaie El Hourriyet), Abdelaziz Belaid (président du Front El Moustaqbel) et Abdelmadjid Tebboune (candidat indépendant).

Ces derniers devront faire face à une situation inédite lors de la prochaine campagne électorale devant débuter le 17 novembre et qui s’annonce d’ores et déjà, le moins qu’on puisse dire, compliquée. Ceci au vu de ce qui se passe actuellement sur le terrain, où on vu, dans des vidéos postées sur la Toile et largement partagées Ali Benflis se faire huer après avoir été aperçu dans un quartier de la capitale.

Ines Dali