A un mois d’Algérie-Slovénie, Djebbour se livre: «Prêt à mourir pour l’Algérie»

A un mois d’Algérie-Slovénie, Djebbour se livre: «Prêt à mourir pour l’Algérie»

Ne s’étant pas exprimé dans la presse algérienne depuis plusieurs semaines, Rafik Djebbour et comme à chaque fois a choisi nos colonnes pour parler de son éblouissante forme actuelle et de l’EN. Dans cet entretien, l’attaquant des Verts avoue qu’il a pris une belle revanche sur ses détracteurs qui ont tout fait pour ternir son image en Grèce et ailleurs en début de saison.

Enfin, Djebbour affirme que lui et Ghezzal ont du jus actuellement et saisiront la moindre brèche pour secouer les filets adverses.

Vous étiez tout simplement époustouflant dimanche face à Aris, c’est quoi votre secret en cette fin de saison ?

Franchement, je n’ai pas de véritable secret. Je dirai que c’est le travail de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois et Dieu merci ça a payé et c’est tant mieux pour moi, mais surtout pour mon équipe de l’AEK Athènes. En plus, je dois vous avouer que lorsque je suis sur le terrain, j’essaye toujours de donner le meilleur de moi-même en me donnant à fond…

Finalement, votre absence durant la CAN vous a été plutôt bénéfique…

Comme je l’ai dis à plusieurs reprises, c’était un mal pour un bien. – – Je ne vous cache pas que c’était dur d’être loin de l’équipe nationale et de mes coéquipiers durant la CAN et lors du stage qui l’a précédée. Les Verts, c’est comme ma famille, c’est ma nation et c’est difficile de ne pas pouvoir défendre les couleurs de l’Algérie, surtout dans une compétition comme celle de la Coupe d’Afrique. Disons donc que le fait de n’avoir pas été convoqué pour la CAN m’a permis de bien gérer cette fin de saison. Je me suis très bien préparé au mois de janvier, et là, je me sens en forme.

On vous a senti plus à l’aise dimanche en attaque…

Vous savez, ici en Grèce, quand on parle des matches, beaucoup ont tendance à faire abstraction du plan de jeu. Chaque match diffère d’un autre, car il y a plusieurs paramètres qui rentrent en jeu. Mais j’éviterai de parler de l’aspect tactique en me contentant de dire que lors de cette rencontre, il y avait une grande énergie sur le plan offensif et beaucoup d’animation dans le jeu devant, et bien évidemment, nous, les attaquants, en avions bénéficié…

Mais bon, on voit bien que lorsque vous jouez dans l’axe devant, vous marquez pratiquement à chaque fois ?

En tant que joueur professionnel, je reste bien évidemment à la disposition du mon coach en appliquant ses consignes sur le terrain. Il m’arrive de jouer sur le couloir ou même derrière les attaquants, mais il est vrai et comme tout le monde le sait, la position que je préfère le plus et où je me sens le plus à l’aise est lorsque je joue en pointe, car j’adore jouer dans ce poste.

Vous et Ghezzal, vous affichez une grande forme. Tous les Algériens espèrent beaucoup de vous lors de cette Coupe du monde…

Je dirai que les conditions en Afrique du Sud à l’occasion de la Coupe du monde seront très bonnes puisque tout est mis en place pour ça. En plus, il ne fera pas très chaud. Nous finissons bien la saison Kader et moi, nous avons du jus, de l’agressivité et, physiquement, nous sommes bien et Inch Allah, on fera avec tout le reste de l’équipe un bon Mondial…

Vous aurez en face des défenses redoutables, votre mission ne sera pas des plus faciles ?

Toutes les équipes qui sont en Coupe du monde ne sont pas là par hasard. Comme vous venez de le dire, toutes les défenses seront difficiles à manier et on s’attend bien évidemment à avoir de la résistance. Nous savons aussi que les espaces ne seront pas grands, mais en tant qu’attaquant, on n’aura pas le choix, la moindre opportunité et la plus petite des brèches doit être exploitée pour marquer.

Beaucoup de personnes, particulièrement en Grèce, vous ont enterré lorsque vous ne faisiez pas partie du groupe de l’AEK cette saison…

C’est tout à fait vrai, car on a même essayé de se débarrasser de moi et de ternir mon image que ce soit ici en Grèce ou même ailleurs…

Les statistiques montrent que les résultats de l’AEK depuis votre retour n’ont rien à voir avec ceux durant votre absence…

Personnellement, j’avoue que c’est à ce niveau-là que j’ai pris ma revanche, car des gens ont même dit que si je fais partie de l’équipe ou non, c’est exactement pareil. Dieu merci, et comme vous venez de le dire, les statistiques montrent le contraire et ça me fait super plaisir d’autant plus que je m’entends super bien avec tout le monde, que ce soit mes dirigeants, mon entraîneur, mes coéquipiers et ça se passe très bien avec nos supporters. A présent, tout le monde me fait confiance et c’est ça ma grande satisfaction.

Avec l’AEK, vous êtes toujours en course pour une place en Ligue des champions, mais vous n’avez plus le droit à l’erreur ?

Il est vrai qu’actuellement, nous sommes dos au mur. Nous sommes condamnés à gagner tous nos matchs en espérant des faux pas de nos adversaires directs. Néanmoins, en étant objectif, on sait que ça sera très difficile, car les stades ici en Grèce sont bouillants et chaque équipe qui reçoit met tous les atouts de son côté, dont le principal est le public pour justement arracher les trois points. Il faut dire aussi qu’au niveau de l’arbitrage, nous avons été beaucoup lésé et j’espère que ça ne sera pas le cas encore lors de nos prochaines rencontres, à commencer par celle de demain (Ndlr : entretien réalisé hier après-midi lors du match face à Aris en déplacement.)

Vous, qui vous sentez à l’aise quand il y a beaucoup d’animation dans le jeu, on peut dire qu’avec le nombre de joueurs à caractère offensif choisis par Saâdane, vous serez certainement servi ?

Vous savez, en équipe nationale, nous avons toujours eu des joueurs à caractère offensif comme Ghilas ou Chadli. Ceux choisis par le coach pour le Mondial ont à mon avis le même profil, à savoir très technique et vif. Donc à nous les attaquants de profiter des qualités offensives de tous ces éléments pour être efficaces et marquer des buts lors de cette Coupe du monde.

Vous connaissez certains d’entre eux (en parlant des nouveaux, bien sûr) ?

Franchement non, je ne les connais pas, mais j’aurai l’occasion de les connaître durant le stage bien sûr.

Votre équipe jouera le 19 mai son dernier match contre l’Olympiakos, et vos dirigeants veulent vous garder, avez-vous été autorisé par la FAF à rester ?

Franchement, je ne sais pas encore. Actuellement, je suis concentré sur la rencontre de demain. Le 16 mai, nous aurons aussi une autre rencontre, et d’ici là, j’aurai plus d’informations par rapport au fait de jouer ou non ce match du 19. Je ne veux surtout pas griller les étapes en me concentrant sur autre chose, alors que j’ai une rencontre importante à disputer demain.

On a le sentiment que vous aimez beaucoup ce club de l’AEK, et à chaque fois que vous avez l’occasion de l’aider, vous n’hésitez pas à le faire ?

Quand je signe avec un club, je suis à fond avec lui et je donne le maximum de moi-même pour apporter le plus qu’on attend de moi. J’ai 26 ans et donc je ne gère nullement mes efforts d’autant plus que j’ai des jambes qui répondent bien. Peut-être que je commencerai à gérer lorsque je serai en fin de carrière, mais croyez-moi, c’est loin d’être le cas en ce moment et j’espère pour un bon bout de temps encore.

Certains joueurs n’ont pas beaucoup joué cette saison, à l’image de Ziani et d’autres qui sont blessés ou qui reviennent de blessures comme Meghni, Belhadj et Yebda…

Personnellement, je suis très optimiste par rapport à tous mes coéquipiers que vous venez de citer. Ces joueurs ont de grandes capacités physiques et je suis certain qu’avec trois semaines d’entraînement et les deux matches amicaux que nous aurons à disputer à Dublin et en Allemagne, Karim et tous les autres seront au rendez-vous et reviendront en force.

A un moins du premier match face à la Slovénie, votre sentiment ?

Comme je vous l’ai déjà dit, actuellement, je suis concentré sur mes matches avec l’AEK Athènes, car en tant que joueur professionnel, je me dois de le faire. Quand je serai en stage avec les Verts, j’aurai tout le temps d’y penser et de me préparer pour ce Mondial. Mais ce que je peux dire, c’est que jouer une Coupe du monde, c’est historique, et donc le déclic y sera forcément.

En cette fin de saison, beaucoup de clubs vous veulent, dont Toulouse et le FC Lens, peut-on parler d’un retour de Djebbour en France ?

Une fois de plus, c’est trop tôt pour parler de mon avenir. J’ai encore des matches avec l’AEK, et après, j’ai une Coupe du monde. Donc, après le Mondial, et vu que je suis toujours sous contrat pour une année avec mon club, je me mettrai à table avec mes dirigeants pour parler de mon avenir et peut-être que des opportunités me seront offertes à ce moment-là, mais je ne déciderai de rien avant le Mondial.

Un dernier mot pour les supporters algériens qui comptent beaucoup sur vous ?

Pour moi, ça a toujours été une fierté de défendre le drapeau de mon pays, l’Algérie. Nous avons le meilleur public au monde et savoir que nous serons portés par ces millions d’Algériens, on ne peut pas faire autrement que de se donner à fond, quitte à mourir sur le terrain. D’ailleurs, je remercie tous ceux qui m’ont soutenu par l’envoi des SMS, des mails ou même par téléphone. Je passe aussi un grand bonjour à toute ma famille à Chlef, Alger et Blida.

A. H. A.