Scandales, incohérences dans la gestion, contre-performances… Bref, le néant. Le mandat olympique du handball algérien était désastreux sur tous les plans malgré un début en fanfare.
Deux Championnats d’Afrique des nations seniors 2016 ratées. Une équipe masculine à la dérive et une sélection féminine fantomatique, la petite balle algérienne traverse un grand trou d’air.
Dans une année, se tiendra la CAN 2018 du handball messieurs au Gabon. Les ténors du handball africain se projettent déjà sur ce rendez-vous, mais ce n’est manifestement pas le cas de notre EN. Une équipe sans sélectionneur après le départ de Salah Bouchekriou à l’issue du tournoi handballistique écoulé qui s’est tenu en Egypte. Une 22e édition marquée par la consécration des Pharaons devant la Tunisie dans une finale prestigieuse. Dans ce rendez-vous, les Algériens, qui étaient tenants du titre, ont buté sur les Tunisiens en demies avant de s’incliner contre les Angolais lors de la petite finale. Une campagne décevante et une couronne africaine que notre «Sept national» a bradée. La cause était évidente : une préparation chaotique car faite dans la précipitation, un sélectionneur désigné tardivement et un programme préparatif insuffisant étant établi dans l’urgence. Le tout, après un retour rocambolesque du driver des Verts aux commandes de la barre technique. Pour rappel, il avait fallu l’intervention des hautes autorités du pays pour mettre fin à l’«affaire Bouchekriou» qui ne cessait d’enfler. En effet, le technicien algérien était toujours lié à l’instance du handball bahreïni quand il a décidé de donner suite à la sollicitation de Saïd Bouamra, président de la Fédération algérienne de handball (FAHB), pour reprendre en mains les Verts. Une très mauvaise démarche révélatrice des approximations dans la gestion dont la FAHB nous gratifie depuis 2014. Pour revenir à l’étape égyptienne et le cuisant échec des camarades de Riad Chehbour, ce n’était que la suite logique d’une véritable descente aux enfers qui avait commencé juste après le sacre en 2014. Le Mondial qatari de 2015 avait mis les voyants au rouge pour l’équipe nationale algérienne qui l’a ponctué par une «historique» dernière place. Les Champions d’Afrique sortants ont vu le vide et touché le fond. Depuis, malgré la sonnette d’alarme, rien n’a été fait pour que Messaoud Berkous et consorts puissent sortir la tête de l’eau. Au pays des Pyramides, ils n’ont même pas pu surnager voyant leurs derniers espoirs de se qualifier au Championnat du monde 2017 prévu en France (11-29 janvier) noyés par les modestes Angolais lors du match comptant pour la 3e place. La messe des héritiers de Abdelghani Loukil était dite.
La FAHB dépassée…
Dans ce naufrage, la structure chargée de gérer les affaires de la discipline a semblé dépassée par les évènements. Constat confirmé lorsqu’un élément des Fennecs a voulu tenter une expérience professionnelle à l’étranger en la personne d’Ayoub Abdi. Tout le monde (club et fédération) voulait tirer profit de ce transfert du CRB Baraki au Pays d’Aix Université Club (PAUC) de Marseille. Seulement, la révélation de la CAN 2016 n’avait pas de contrat pro avec son club en Algérie et il était libre de s’engager sans son aval. Un nouveau contretemps, une nouvelle polémique et un bras de fer remporté, en toute logique, par le joueur de 20 ans. Une démarche qui lui a, toutefois, valu une exclusion (injuste) des rangs de la sélection U21 qui s’apprêtait à disputer la CAN de la catégorie à Bamako (Mali) en septembre passé. Une épreuve que l’Algérie a terminée à la 3e place derrière les deux autres écoles tunisienne et égyptienne dans l’ordre. Encore un indice du recul que connaît le handball Dz ces derniers temps. Le parcours catastrophique des Vertes récemment en Angola vient confirmer le grave diagnostic sur la situation. Un seul match gagné sur 6 joués pour terminer à une laborieuse 6e place. Tout sauf une surprise pour un groupe concocté à la hâte et un staff technique constitué en catastrophe. «C’est très difficile de demander aux joueuses de faire plus. La défaite par 23 buts d’écart face à l’Angola (42-19) en quarts de finale a été logique tant qu’il y avait un coach qui ne connaissait pas bien son équipe. Il a été imposé par un membre du bureau fédéral. J’aurai aimé qu’on nous ramène un entraineur de renom.
Là, je n’aurai pas trouvé d’inconvénient pour travailler avec lui. Mais avoir de l’audace pour mettre l’équipe nationale entre les mains d’un inconnu du bataillon est une aberration», avait témoigné le driver adjoint Zoheir Guernane qui s’est tout simplement payé la tête de l’entraîneur en chef Semir Zuzo.
Ça en dit long sur l’ambiance et la manière dont est régi ce sport. Et il semblerait qu’il broiera du noir encore au rythme et à la façon aberrante dont il est géré. Surtout quand on sait qu’il est prévu de promouvoir 80% de la sélection U21 en équipe «A» après le Mondial junior prévu en Algérie l’été prochain. Sur quels critères et avec quel programme ? On attend la recette miracle. Cependant, il est utile de souligner que la tenue de cette compétition reste menacée pour des problèmes infrastructurels car elle pourrait être délocalisée en Allemagne.