le conférencier a indiqué que le général de Gaulle, une fois arrivé au pouvoir, avait affiché un «mépris» envers le FLN en proposant notamment la «Paix des Braves» et le «Plan de Constantine».
L’ancien ministre de l’Intérieur et président de l’Association des anciens du ministère de l’Armement et des Liaisons générales (Malg), Dahou Ould Kablia apporte un nouvel éclairage sur la guerre de Libération nationale. Ould Kablia a soutenu que la France coloniale avait cherché à établir des contacts avec les responsables de la Révolution algérienne pour leur soumettre des propositions, notamment en vue d’arrêter les combats.
«La France a essayé d’établir des contacts pour faire des propositions, par le biais de journalistes comme Jean Daniel ou Pierre Barrès, lesquels ont fini par toucher Abane Ramdane, qui a été catégorique en leur disant qu’il n’y aura pas de cessez-le-feu sans la reconnaissance du Front de Libération nationale comme seul représentant légitime pour la négociation», a ajouté Dahou Ould Kablia qui s’exprimait dans le cadre d’une conférence organisée au forum d’El Moudjahid à l’occasion du 55e anniversaire de la fête de la Victoire (19 mars 1962).
Un témoignage qui, non seulement tranche avec certains doutes sciemment entretenus au sujet de Abane, mais qui aussi souligne avec force le caractère exceptionnel de cet homme qui a su marquer la révolution de son empreinte. Abane était en effet un stratège et un homme intran-sigeant face aux autorités coloniales. Face à lui, il y avait la cinquième puissance militaire du monde et à sa tête un géant qui s’appelait de Gaulle. Ould Kablia a indiqué que le général de Gaulle, une fois arrivé au pouvoir, avait affiché un «mépris» envers le Front de Libération nationale (FLN) en proposant notamment la «Paix des Braves» et le «Plan de Constantine», en pensant «régler la question algérienne par des réformes économiques».
Il a souligné que «les efforts du FLN avaient fini par payer, puisqu’en décembre 1960, l’Assemblée générale de l’ONU reconnaissait au peuple algérien son droit à l’autodétermination et à l’indépendance». Il a ajouté que les autorités françaises «se sont résignées à demander officiellement, le 8 janvier 1961, d’entamer des négociations en vue de parvenir à l’indépendance de l’Algérie», précisant que le FLN «avait posé des conditions strictes et non négociables, comme le respect de l’unité du peuple algérien et l’intégrité du territoire national.»«La lutte héroïque du peule algérien à travers une révolution unifiée, a contraint la France coloniale à négocier les accords d’Evian ayant débouché sur l’indépendance de l’Algérie», a-t-il affirmé.
Evoquant le rôle du Malg dans les négociations d’Evian, le conférencier a indiqué qu’il avait pour mission de «préparer les différents dossiers, notamment ceux liés au pétrole, aux questions sécuritaires, à la logistique et à la sécurité». «En novembre 1954, le peuple algérien a mené une révolution unifiée à travers le territoire national pour mettre fin à une longue nuit coloniale, alors que par le passé, c’était des révoltes sporadiques et non unifiées, à l’instar de la résistance de l’Emir Abdelkader», a indiqué le conférencier, relevant que le peuple algérien avait payé le «prix fort» à travers d’«immenses sacrifices» après avoir subi les «affres de la colonisation».