Abattage des bovins et des ovins en baisse, importation interdite: La viande rouge hors de portée

Abattage des bovins et des ovins en baisse, importation interdite: La viande rouge hors de portée

L’apparition de foyers de fièvre aphteuse a, à travers les mesures préventives, largement contribué à diminuer l’approvisionnement de certains marchés en animaux, notamment les bovins. Les fêtes tirent aussi vers le haut les prix déjà élevés sous l’effet de l’interdiction de l’importation.

Alors que la demande de viande ovine et bovine reste forte durant la saison estivale, l’offre ne suit pas, en raison du fait que l’État ait décidé d’arrêter l’importation de viande congelée et fraîche et que des foyers de fièvre aphteuse ont été constatés dans certaines régions comme Bouira, Sétif… Cela exerce une pression sur les prix les tirant vers le haut comme on a pu le constater chez les bouchers, dans le Grand-Alger, un coup dur pour le budget des Algériens, en ces temps de crise. Ainsi, l’entrecôte et la côte de bœuf varient entre 1 250 et

1 350 DA, le contre-filet de bœuf grimpe à 1 550 DA, la côtelette de veau s’envole à 1 750 DA, et le foie de veau caracole loin devant à

3 500 DA… Quant au prix moyen de la viande ovine, il est d’environ 1 350 DA. En temps normal, le prix de la viande bovine varie de 900 à 1 500 DA, alors que celui de la viande ovine oscille entre 1 200 et 1 300 DA. Le problème est que cette flambée risque de perdurer, si le virus de la fièvre aphteuse s’étend à de nouvelles zones et si les autorités n’étoffent pas l’offre de la viande. Après la déclaration de foyers de fièvre aphteuse dans les wilayas sus-citées, les services vétérinaires du ministère de l’Agriculture, ainsi que des organisations professionnelles concernées ont été immédiatement mis en alerte. Des mesures destinées à protéger les cheptels ont été adoptées afin d’éviter toute introduction ou propagation du virus dans d’autres régions. L’importation et la circulation des ruminants aux sabots fendus (bovins et ovins) ont été ainsi interdites. Le ministère en charge du secteur a également dépêché des médecins vétérinaires dans les wilayas concernées pour s’enquérir de la situation et veiller à son suivi. Cette dernière est sous surveillance. Mais elle fait que l’abattage à des fins d’alimentation a baissé, ce qui ne fait qu’éroder davantage l’offre de la viande locale estimée entre 15 000 et 25 000 tonnes, dans un pays qui compte seulement 2 millions de têtes de bovins et 25 millions de têtes d’ovins, c’est un bien maigre cheptel, ne couvrant que 55% du marché de la viande ! Aussi, l’État doit-il constituer un meilleur cheptel pour pouvoir répondre aux besoins en viandes de la population. Tout cela demande du temps, de l’organisation et des moyens financiers. Mais en attendant, l’importation s’avère nécessaire pour l’équilibre du marché et réfréner l’emballement des prix. L’Algérie importait d’Europe 11 000 tonnes de viande fraîche dont 2 000 à 3 000 tonnes de France. En mai dernier, et en prévision du Ramadhan, les pouvoirs publics avaient rétabli l’importation de viande, autorisant 138 opérateurs à importer 71 000 tonnes de viande rouge. Ils l’avaient fait pour éviter la hausse des prix.

Youcef Salami