De nombreux partis politiques ont lancé des S.O.S pour l’ouverture d’un débat autour de la crise, mais en vain. La classe politique ne fait pas preuve de collaboration.
Après les élections législatives, place aux propositions. Les partis politiques renouent avec les initiatives. Le Front d’El-Moustakbel lance un appel à la classe politique. Lors d’une conférence organisée vendredi par le parti, son président, Abdelaziz Belaïd a appelé à l’ouverture impérative d’un dialogue avec tous les acteurs politiques et économiques afin de trouver des «solutions aux problèmes posés». «Il est important d’ouvrir un dialogue avec tous les acteurs politiques et économiques afin de mettre à exécution des programmes efficaces susceptibles de dégager des solutions aux problèmes qui se posent», a indiqué Belaïd lors d’un atelier tenu autour de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et du développement durable.
Rappelant le contexte «économique difficile» que traverse le pays, l’ancien militant du FLN a mis l’accent sur la nécessité d’une «disposition de l’ensemble des catégories de la société pour surmonter cette étape». Pour lui, tout le monde doit contribuer pour trouver des solutions à la crise actuelle. «Les autorités publiques ne peuvent à elles seules, faire face aux enjeux de l’étape actuelle sans la contribution de tout un chacun», a-t-il martelé.
Belaïd a plaidé en faveur de l’»adoption d’une politique qui repose principalement sur la présentation du bilan annuel de chaque secteur dans le but de ficeler des plans efficaces à moyen et long termes». Selon lui, l’Algérie «a besoin aujourd’hui de garantir sa sécurité et sa stabilité et cela, ne saurait intervenir sans un dialogue et la contribution de tous les enfants du pays qui comptent une élite en mesure de relever les défis dans tous les secteurs».
L’appel de Abdelaziz Belaid est le énième du genre. De nombreux partis politiques ont lancé des S.O.S pour l’ouverture d’un débat autour de la crise. Pas moins de cinq initiatives ont été lancées par les partis, mais en vain. La classe politique ne fait pas preuve de collaboration. Rongés par les calculs partisans et la course au pouvoir, les acteurs politiques refusent de faire des concessions. Bien au contraire, chacun veut être l’initiateur d’un projet politique qui associera tous les intervenants et les acteurs de la société civile pour une sortie de crise, mais en vain. Toutes les initiatives ont été vouées à l’échec.
Qu’il s’agisse de la coalition ou de l’opposition, les partis n’ont jamais réussi à s’entendre autour d’un projet politique qui met l’intérêt du pays en priorité. L’Initiative de la Coordination des libertés et de la transition démocratique Cltd est le meilleur exemple sur le désaccord qui ronge les partis. Même s’ils contestent le pouvoir et défendent les mêmes causes, les partis de l’opposition n’arrivent pas à se constituer en une force qui s’impose sur la scène politique. Ces derniers ont donné encore une fois une mauvaise image d’eux-mêmes.
Lors de l’installation de la nouvelle assemblée, les partis de l’opposition n’ont même pas pu présenter un seul candidat face à celui de la coalition. Sachant parfaitement que le choix était porté d’avance sur Sïd Bouhadja pour présider l’APN, les partis de l’opposition ont tenu à présenter un candidat pour chacun. La coalition ne fait pas mieux. Bien qu’ils défendent le programme du président et oeuvrent à sa réalisation, les partis de la coalition sont partagés par la course au pouvoir. Les tirs croisés échangés durant la campagne électorale entre le secrétaire général du FLN et son rival du RND résument parfaitement leur arrière-pensée.