Abdelhalim bouachri, directeur d’Algérie télécom à bouira «Le taux de pénétration d’internet à 38% reste faible»

Abdelhalim bouachri, directeur d’Algérie télécom à bouira «Le taux de pénétration d’internet à 38% reste faible»

Dans cet entretien, M. Abdelhalim Bouachri, directeur d’Algérie Télécom de la wilaya de Bouira, parle du secteur des télécom-munications dans la wilaya. Il fait le bilan de l’année écoulée et révèle les objectifs de son entreprise pour l’année 2017.

La Dépêche de Kabylie : Au début de l’année 2016,vous aviez annoncé un ambitieux programme pour le développement et l’extension du réseau internet à Bouira. Quelle évaluation en faites-vous aujourd’hui ?

Abdelhalim Bouachri : Plus de 15 000 nouveaux accès internet ont été enregistrés en 2016 portant le chiffre global de clients connectés à plus de 47000 (fixe et 4G). Malgré tous ces efforts, le taux de pénétration internet reste faible, car il n’est que de 37% (nombre de foyers connectés étant 127 000). Auparavant, ce taux était de 20 %.

Le nombre d’abonnés en téléphonie a-t-il augmenté aussi en 2016 ?

Evidemment, 6090 nouveaux clients ont opté pour la téléphonie en 2016, portant le nombre total d’abonnés au téléphone à 54 500 pour toute la wilaya. En matière d’Internet, 8955 nouveaux accès Internet (téléphone fixe) et 6372 nouveaux clients 4G ont été recensés. Pour l’internet, la wilaya de Bouira compte 34 000 abonnés (internet tél fixe) et 13500 (internet 4G).

Peut-on avoir les grandes lignes de votre programme pour 2017 ?

Pour le programme 2017, toutes les actions jugées nécessaires, qui convergent vers le développement des TIC et la satisfaction maximale des citoyens se trouvant dans des zones isolées, ont été inscrites. La procédure suit, actuellement, son cours pour la validation de cette inscription. Pour le développement, pas moins de 60 nouveaux MSAN viendront s’ajouter au parc déjà existant, visant à moderniser les derniers centraux numériques qui existent encore et augmenter la pénétration téléphonique et internet dans les localités, et au niveau des grands quartiers qui en sont pour le moment dépourvus.

Le programme de la 4G-LTE a connu un franc succès, particulièrement dans les zones reculées. Allez-vous poursuivre l’implantation de nouvelles antennes ?

La 4G poursuit son expansion, elle aussi, dans les zone éparses et isolées, et même pour l’extension de certains sites déjà saturés. Pour le plan 2017, pas moins de 20 autres stations sont projetées dans l’objectif de toucher le maximum de foyers dans les zones isolées, notamment dans les communes de Taghzout, Ouled Rached, Lahguia-oulbane, Bechloul, Ichihen, Guemgouma, Maala-Ait Laaziz, Maala-Lakhdaria, Ighrem, Ath Hamdoun, dechret Ikhlef-kadiria, Ouled Belfoul, Dramcha-Bouderbala, Ouled Saadi-Hachimia, El-Mokrani, Sidi Yahia, Dirah… Bien d’autres sites seront aussi soumis à l’étude. Concernant les sites de la 4G, qui rentrent dans le programme SU (Service Universel), un programme du gouvernement leur est destiné. En effet, pas moins de cinq sites sont actuellement prêts à la mise en service. Le raccordement électrique est en phase de concrétisation (Ben Shaba à Dechmia prêt, Azeknoun à El-Adjiba où les équipes de la SDC sont sur les lieux. Dans les localités de Slim, dans la commune de Haizer, Gorra à El-Hachimia, Ouled Abbes à Taguedite, les services de la SDC ont déjà procédé à la désignation des entreprises). Je profite de cette occasion pour remercier tous les directeurs locaux qui ont contribué, avec grand professionnalisme, à la concrétisation directe ou indirecte de ce programme qui sera opérationnel durant la première quinzaine de ce mois de Janvier (date projetée) et qui touchera pas moins de 2000 foyers. Je cite, notamment, le directeur de wilaya de la poste et des télécommunications DWPTIC, le directeur des travaux publics DTP, le directeur de la SDC de Bouira, le directeur de l’ADE de Bouira, ainsi que celui de l’office national d’assainissement (ONA).

Beaucoup de vos abonnés se plaignent par ailleurs de l’éloignement des services commerciaux et techniques, avez-vous prévu l’ouverture de nouvelles agences commerciales ?

Effectivement, ce problème se pose souvent, mais je tiens à rassurer nos clients, car notre premier souci est de nous rapprocher d’eux afin d’assurer de meilleurs services. Dans cette optique, nous avons procédé, durant l’année dernière, à l’ouverture de deux points de présence dans les deux chefs-lieux de daïras de Haizer et Bir Ghbalou. Nous sommes, actuellement, à une présence de proximité dans sept daïras de la wilaya. Les cinq daïras restantes ont été programmées dans le plan 2017. Il s’agit des localités de Bordj Okhris, Bechloul, Hachimia, Souk Lekhmis et Kadiria. A noter que les autorités locales nous ont assistés, pour les locaux mis à notre disposition.

L’introduction de la fibre optique a réduit sensiblement les dérangements et les pannes d’internet à Bouira. Sa généralisation est pour quand ?

Le chiffre de 1 000 km projeté à fin 2016 a été atteint et même dépassé dans la wilaya de Bouira. La fibre optique gagnera encore du terrain en 2017 avec l’avènement de nouvelles technologies qui seront déployées au niveau des nouvelles cités et zones industrielles (le GPON). La fibre optique déjà déployée a largement contribué à la baisse et à la maîtrise des dérangements et qui sont au-dessous du seuil de 350 annuellement pour toute la wilaya. Aussi, le «Tout fibre» œuvrera certainement à la maîtrise de la qualité de service

Vous avez lancé récemment une étude pour le raccordement à internet de la station thermale de Hemmam K’sana. Le projet a-t-il été retenu pour 2017 ?

Hammam K’sana, ce lieu de tourisme thermal, se trouve dans une zone quasi isolée des réseaux, mêmes mobiles. Le lieu que j’ai visité, et où j’ai pu constater l’existence de pas plus de 15 foyers, en plus de la station thermale, est distant du réseau fibré à environ 18 kms. Notre entreprise a un caractère économique en premier lieu et un investissement pareil coûte trop cher et je l’ai même mentionné lors d’une assemblée de wilaya, lorsque la question m’a été posée. Néanmoins, et en collaboration avec M. le DWPTIC, une démarche auprès de Mobilis a été faite, pour effectuer une étude et pénétrer cette zone, pour donner la possibilité aux habitants de ce village, ainsi qu’aux visiteurs, d’avoir accès à internet. Pour la station climatique de Tikjda, nous avons pu acquérir de nouveaux équipements que l’on va installer définitivement pour être prêts à tout évènement à n’importe quel moment, en utilisant, bien sûr, la fibre optique au lieu du câble en cuivre, encore utilisé dans cette contrée.

La wilaya de Bouira bénéficiera-t-elle de la nouvelle liaison internet Alger-Bordj Bou-Arréridj ?

Pour la liaison Bouira – BBA, le projet est en voie de lancement. Les travaux seront, probablement, entamés durant ce début d’année 2017. Cette liaison sera un secours dorsal pour notre wilaya, en cas de coupures de liaisons nationales.

L’année dernière, vous avez lancé une campagne  »porte-à-porte », notamment dans les régions éloignées de la wilaya. Comment évaluez-vous l’apport de l’opération ? Et comptez-vous la poursuivre en 2017?

Effectivement, durant l’année 2016, nous avons adopté une nouvelle approche. Il s’agit de celle de proximité. Un exercice très intéressant et très bénéfique pour nous et pour l’image de marque de notre entreprise. Parmi ces sorties, je citerai celles que nous avons menées dans les localités d’Ath Hamad, Ath yakhlef, à M’chedallah, à Bouira ville, à Oued El-Bared et dans d’autres localités de Ain Bessam et Bir Ghbalou. L’objectif à attendre de ces actions de proximité va au-delà de l’aspect commercial, en assurant une présence et une écoute sur les lieux. Ces sorties se poursuivront cette année et elles seront élargies vers d’autres localités de notre wilaya.

Un dernier mot pour conclure ?

La convergence vers le client ne doit en aucun cas échapper aux acteurs d’AT. A partir de l’attention qu’on doit assurer au client et du savoir-faire qu’il doit ressentir, grâce à la formation et d’autres outils nécessaires pour arriver à une communion totale et entière. C’est à ce moment là qu’on pourrait dire que l’objectif relationnel a été atteint. Nous devons aussi être à l’écoute des besoins de nos citoyens, nos futurs clients.