Abdellah Djaballah, le président du parti islamiste Front de la Justice et du Développement (FJD), créé récemment, a dénoncé dimanche le scrutin législatif du 10 mai en Algérie qui a mis les islamistes en minorité. Il a en outre menacé le pays d’une révolution.
« Nous ne reconnaissons pas ces résultats. Ils ont fermé la porte du changement par les urnes et il ne reste à ceux qui croient au changement que le choix tunisien, a-t-il dit en référence à la révolution qui a renversé le 14 janvier 2011 le président Zine el-Abidine Ben Ali et donné le coup d’envoi du Printemps arabe.
Le président du FJD dont la formation politique n’a obtenu que sept sièges à l’issue du scrutin de jeudi dernier, a estimé qu’il a été spolié par le pouvoir et précisé qu’un premier sondage créditait son parti de pas moins de 65 sièges. « Le dernier sondage réalisé par le pouvoir après la fin de la campagne électorale -nous avons les documents en notre possession-, nous créditait de 65 sièges », a affirmé M. Djaballah.
Le leader islamiste fondateur des partis Ennahda et El Islah avant qu’il en soit exclu, a considéré les législatives du 10 mai comme « une mascarade » qui a « créé une situation d’insécurité et d’instabilité », faisant encore une fois référence à la Tunisie voisine. « Tôt ou tard, le choix sera tunisien » a-t-il affirmé non sans ajouter que le scrutin « est une agression contre la volonté du peuple ».
Cette réaction virulente de Djaballah intervient après celle des autres responsables des partis islamistes, l’Alliance de l’Algérie verte (MSP, Islah et Ennahda) et celui du Front du Changement, Abdelmadjid Menasra qui ont contesté les résultats de cette élection et qui se trouvent être les grands perdants à l’issue du scrutin.