Le défilé des oligarques et des anciens ministres, impliquées dans l’affaire du financement de la campagne du 5e mandat de Bouteflika, s’est poursuivi, hier mercredi, à la cour d’Alger.
Impliqué dans cette affaire, l’ancien premier ministre Abdelmalek Sellal a été auditionné par la juge pour répondre aux accusations retenues contre lui.
Interrogé par la juge chargée de l’affaire sur l’origine l’argent des deux comptes ouverts pour la campagne du 5e mandat de Bouteflika, Sellal a rejeté toute la responsabilité sur Said Bouteflika, frère et ex-conseiller du président déchu.
« J’ai été chargé par écrit d’ouvrir ces deux comptes, mais le volet financier n’était pas de mon ressort. Moi, je m’occupais du volet politique », s’est-il défendu.
« Je n’étais pas au courant du transfert de l’argent vers ces comptes (…) même le comptable, il a été désigné par le frère du Président (Said Bouteflika, ndlr) », a ajouté Sellal.
Haddad : « C’est le frère du Président, je ne pouvais que dire oui »
Auditionné le même jour par visioconférence depuis son lieu d’incarcération à la prison de Khenchela, l’homme d’affaires Ali Haddad a lui aussi rejeté la responsabilité sur Said Bouteflika.
« Saïd Bouteflika m’avait contacté pour lui recommander un bon comptable pour la campagne de Bouteflika (…) Je ne pouvais que dire oui quand il me demandait un travail, c’est le frère du Président ! », a révélé Ali Haddad.
« Je ne connaissais pas Saïd Bouteflika en dehors de la relation de travail. Je n’ai jamais déjeuné, dîné ou voyagé avec lui pour le connaître. C’était juste pour le travail », a-t-il ajouté.