Abderrahmane Hadj-Nacer, ancien Gouverneur de la Banque d’Algérie : l’Algérie vit présentement une «période en finition»

Abderrahmane Hadj-Nacer, ancien Gouverneur de la Banque d’Algérie : l’Algérie vit présentement une «période en finition»

l’Algérie vit présentement une période « en finition », parce que dans le monde il y a eu un certain nombre de changements générationnels, « qui ne se sont pas encore opérés dans notre pays », par manque de rationalité d’un système appuyé sur la superstition et non la réflexion.

Pour l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, le Mouvement de contestation populaire né le 22 février, a constitué « un ras-le-bol face à la situation humiliante » que représentait la tentative de reconduite de l’ancien président Bouteflika à un 5ème mandat.

Ce « ras-le-bol », explique-t-il, l’a également été en réaction à la présence « insupportable » du gouvernement Algérien au Val-de-Grâce, entrainé par son chef de l’Etat à une réunion conduite  « par le président Français ».

Accueilli, dimanche, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, M. Abderrahmane Hadj-Nacer constate que « tout d’un coup » est apparue la nécessité chez les Algérien de réclamer un changement qui puisse s’opérer « sans destructions » et sans « représentation formelle », afin d’éviter, dit-il, que le mouvement ne soit récupéré et détourné de ses objectifs.

Sans les citer nommément ce dernier observe que les « multiples forces occultes » qui continuent à intervenir pour parasiter le  Hirak ne veulent qu’une chose : qu’il y ait des troubles en Algérie pour pouvoir justifier une « remise en ordre ». Dés les premiers jours du mouvement, ajoute-t-il, il y a eu des tentatives « sournoises » de division » qui ont en réaction, provoqué un « instinct de survie intelligent ».

M. Hadj-Nacer observe, par ailleurs, qu’il n’appartient pas à la population qui  manifeste de proposer des solutions. Elle exprime, déclare-t-il, « des exigences », réclamant notamment un « pouvoir et une économie formels », des institutions qui soient à son service et une   armée dont le rôle est reconnu par la Constitution.

Au lendemain de la lutte de libération, il rappelle que s’est imposé en Algérie  un système qui donnait l’illusion de l’indépendance, « tout en maintenant la prévarication, le vol et les prélèvements indus ».