L’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne (enregistrée hier à Annaba) a donné la parole à l’expert en économie, Abderrahmane Mebtoul qui salue l’annonce par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de la 20ème Tripartite, de la concrétisation de la création d’un Comité de veille chargé du suivi et du développement des investissements.
Commentant cette mesure, il dit ne pas comprendre que les multiples résolutions adoptées lors des sessions précédentes, attendent encore d’être concrétisées.
Revenant aux prérogatives confiées à ce Comité de veille, il précise qu’il travaillera en relation étroite avec le Conseil national de l’investissement, pour veiller à ce qu’il assure le rôle attendu de lui.
Très critique, cet expert observe, de plus, qu’en dépit des Tripartites qui se sont succédées, depuis 1994, « l’économie en est au même point ». « Directement ou indirectement, déclare-t-il, c’est toujours 98% d’exportations d’hydrocarbures ».
Abondant dans le sens du Premier ministre invitant à éviter la « vision de sinistrose », M. Mebtoul signale que par rapport à la crise de 1986, le pays dispose, en effet, de réserves de change de 112 milliards de dollars et d’une dette extérieure inférieure à 4 milliards de dollars.
« Il s’agit cependant, dit-il, de transformer ce capital argent en richesse réelle » en levant les contraintes à l’investissement, en libérant l’entreprise du carcan de la bureaucratie, en résolvant le problème du foncier et en réformant le système financier, « lieu de distribution de la rente ».
Rappelant les périodes lors desquelles les investisseurs préféraient financer la création de limonaderies puis, plus tard, celle de minoteries, il constate que nombre parmi eux s’intéressent, aujourd’hui, à investir dans le montage automobile, se demandant « si leurs usines seront rentables un jour ».
« Economie de marché, dit-il à ce propos, ne signifie pas la fin du rôle de régulation dévolu à l’Etat, constatant qu’il persiste encore « un manque de régulation de l’économie nationale ».
En tout état de cause, tient à rappeler l’intervenant, l’Algérie qui souffre d’une « crise de gouvernance », manque de plus d’une vision stratégique qui semble lui faire défaut, « mais, reprend-il, il existe une prise de conscience du gouvernement à lever certaines contraintes ».