L’entraîneur de l’équipe nationale miliaire, Abderrahmane Mehdaoui, a bien voulu répondre aux questions de Maracana , à travers lesquelles ils évaluent l’année 2011 tout en donnant son avis sur le niveau du football national ainsi que la situation critique que connaît la corporation des entraîneurs, sans oublier l’EN « A »et son prochain match contre la Gambie en Coupe d’Afrique des nations 2013 :
Quel bilan faites-vous du football national durant l’année écoulée 2011 ?
Sur le plan positif, je noterai d’abord et en premier lieu le titre de champion du Monde que la sélection militaire algérienne a remporté avec brio.
Deuxièmement, je noterai bien l’itinéraire de l’équipe nationale olympique qui a bien fait parler d’elle durant cette année et ce, en dépit du fait qu’au final, elle n’a pas réussi à se qualifier aux prochains Jeux olympiques de Londres 2012.
Le fait de faire parler d’elle durant l’année est à prendre comme point positif dans la mesure où notre sélection olympique a été absente de la scène depuis les années 80.
Il y a également la distinction combien méritée de meilleur joueur de l’année qu’a eu l’international Riad Boudebouz. Il est donc intéressant de signaler cette distinction positive.
Il y a aussi l’autre distinction du non moins célèbre international algérien Rabah Madjer qi a été nommé ambassadeur de l’Unesco. C’est aussi positif pour le football national. Il y a également l’élection pour la première fois de l’histoire de notre football du président de la Ligue du football professionnel (LFP).
Et même le corps arbitral algérien a fait parler de lui durant cette année 2011 à travers notamment la dernière distinction de l’arbitre international Benouza comme meilleur sifflet arabe. D’autant qu’il a été deuxième meilleur arbitre africain par la Confédération africaine de football (CAF).
Et enfin, je ne dois pas non plus oublier cette mise en place de la régularisation des entraîneurs algériens à travers la licence CAF où, on enregistre un nombre important de coachs régularisés.
Et quels sont donc selon vous les points négatifs à relever de cette année 2011 ?
J’ai été extrêmement dèçu qu’aucun club algérien n’est arrivé en phase finale de la ligue des champions africaine. Il y a aussi l’élimination de notre équipe natioanle de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations 2012. Et surtout ce lourd echec enregistré à Marakech et ce (4-0) inoubliable et qui, d’aillerus a fait couler beaucoup d’encre.
Par ailleurs, je relève que nos clubs pateaugent dans la gestion puisqu’ils n’ont pas encore réussi à s’adapter au régime professionnel.
L’instabilité criarde aussi bien des joueurs que des entraîneurs qui est de mise et qui freine vraiment l’évolution de notre football.
Enfin, il y a cette absence de la sélection algérienne au dernier championnat arabe de football. C’est aussi pour moi un point négatif à relever durant l’année précédente 2011.
Vous avez parlé tout à l’heure de l’instabilité des entraîneurs, mais alors qu’est devenu l’Association des entraîneurs algériens que vous présidiez il y a quelques années ?
C’est vrai cette Association a bel et bien existé, mais force est de constater que malheureusement, nos entraîneurs s’en sont dispensés en manquant de solidarité. Nos entraîneurs n’ont pas l’esprit de déontologie de la profession. Ils ne possèdent pas ce véritable esprit de coach. C’est chacun pour soi. Et ça c’est à cause d’intérêts personnels beaucoup plus financier au détriment de la profession et de son esprit déontologique.
C’est vraiment malheureux pour la corporation. Car, ainsi, jamais notre football ne pourrait se développer si les premiers concernés par la formation et l’éducation de nos joueurs ne sont pas solidaires et surtout n’ont pas l’esprit de défense de la profession.
Un entraîneur c’est d’abor dune dignité, une personnalité et une compétence. C’est-à-dire le respect du métier. Seulement, chez nous ce n’est point le cas. Cette divergence des coachs ne permet donc pas de classifier les coachs et donc de valoriser réellement la profession.
Et quelle serait donc selon vous la solution en dehors de la solidarité des coachs ?
Créer une Commission de litige entre les entraîneurs et les clubs permettrait certainement d’abord de classifier les coachs et ainsi déterminer les compétences. On décèlera ainsi les véritables entraîneurs d’entre ces trabendistes et ses « sponsors » de circonstance. Une telle commission engendrerait certainement une stabilité au sein de la corporation et ainsi permettre le développement de notre football puisque les « formateurs » seront ainsi bien considérés et donc bien entendus sur tout ce qui touche au développement du football national.
En principe, un entraîneur est la seconde personnalité d’un club après le président. Or, nous en sommes vraiment loin de ce cadre puisqu’on retrouve malheureusement le coach à la 26ème position après les 25 joueurs de l’effectif. Car, les présidents de clubs ont tendances à choisir les joueurs puis enfin de compte les coachs et ce, par l’intermédiaire de la complicité, dois-je dire, direct ou indirect des entraîneurs !
Comment évaluez-vous le niveau du championnat d’Algérie de Ligue 1 à l’issue de la phase « aller » ?
Je dirais que l’USM Alger a bel et bien crée et fait l’évènement en cette première phase de la Ligue 1. Cela s’est distingué aussi bien de par sa gestion que par le côté technique et des moyens mis en place.
Sur le plan technique, je dirais que le niveau du championnat a été tout juste moyen. Nous n’avons assisté qu’à peu de grands matchs. Car, on note que quelques rencontres acceptables durant cette première phase. Et c’st donc bien loin du niveau attendu.
Et quel est votre avis sur le niveau de la Ligue 2, toujours, à l’issue de la première phase de la compétition ?
Sincèrement, j’estime qu’il est au même titre que celui de la ligue 1, tout juste moyen bien qu’il est bien disputé.
En dehors de Bbiskra qui a flanché, les autres équipes ont été à la limite de l’acceptable.
Quelles sont les surprises de la Ligue 1 ?
Je dirais, d’abord que pour moi la bonne évolution de l’équipe du MC El Eulma est remarquable en dépit du peu de moyens que l’équipe possède. C’est pour moi la grande surprise positive de la Ligue 1. Par contre, je relèverais également la grande surprise négative qui n’est autre que le MC Oran et cette très mauvaise position qu’elle occupe pour l’instant.
LE NAHD, c’est je pense les frais de leur mauvais départ et de l’instabilité au sein de l’équipe dirigeante. Et ça me rappelle un peu le cas du MCO lorsqu’il s’est retrouvé avec deux présidents sur le terrain. Le NAHD l’a fait au début de la saison et elle paie actuellement les frais de cette mauvaise « gestion ».
Et que pensez-vous des grands retours de l’ESS et de la JSK ?
Si l’ES Sétif a changé de politique pour rajeunir le groupe et non pas à cause d’un manque de finances alors là, je dirai bravo. Mais, si ce changement de politique est juste du au fait que les responsables n’avaient pas de finances pour recruter de grands joueurs alors là, ce serait négatif.
La JSK a effectué, jusque là, un bon retour en particulier en cette fin de la phase aller.
Quelle idée vous faites-vous de l’arbitrage en cette phase aller?
Cette année je note trop d’erreurs de la part des arbitres. Il est vrai qu’il y a certains qui ont assuré de très grands matchs avec brio et bonne compétence. Par contre, je pense que la majorité a eu beaucoup de difficultés à s’imposer et assurer ainsi la bonne marche des matchs. Il va falloir bien revoir ce côté durant la phase retour qui est, on ne peut mieux, plus importante dans la mesure où elle est décisive en fin de saison.
La Gambie, prochain adversaire des Verts n’a pas encore de sélectionneur à deux mois du match contre l’Algérie, que pensez-vous des Verts par rapport à cet état de fait?
Il n y a, je pense pas de problème pour les équipes africaine lorsqu’ils n’ont pas de coachs. Ils ont toujours réussi de bonnes rencontres lorsqu’il faut le faire. D’ailleurs, il faut bien remarquer qu’il n y a pas d’échéances proches et c’est ce qui fait que cela ne pose aucun problème.
Pour les Verts, c’est donc à nous de faire en sorte d’être prêts le jour « j » d’autant que nopus avons déjà une équipe de base.
Reste au coach Halilhodzic d’utiliser, surtout, les meilleurs joueurs du moment et les plus aptes à tenir leur rôle convenablement pour assurer un bon résultat. Et quand je dis bon résultat, cela veut dire se qualifier. Car, au vu du potentiel de notre équipe nationale, je ne vois vraiment pas de raison valable qui nous empêcherait de nous qualifier au prochain tour face à la Gambie.
Qu’en est-il de la sélection nationale militaire que vous drivez en matière d’échéance cette année 2012?
Nous sommes dans la première étape d’une nouvelle préparation de l’équipe. Il faut savoir que des joueurs sont obligés de quitter la sélection et on attendra donc bine les nouveaux contractuels ou les futurs contingents.
Nous sommes en pleine période de prospection et de détection puisque l’équipe nationale militaire est obligée de se renouveler.
Cette première étape prendrait fin à la fin de ce mois de janvier 2012.
On entamerait la seconde étape avec au moins 50% de l’effectif pour préparer l’équipe jusqu’au mois de mai avec les futurs contingents. Ensuite, ce serait l’étape cruciale de la préparation de l’équipe pour la prochaine échéance qui n’est autre que les Jeux Africains d’ici au mois de septembre prochain.
Quelle serait enfin votre conclusion?
Je me dois de remercier encore une fois le Commandement militaire pour m’avoir renouvelé sa confiance pour la sélection nationale et à leur tête le Général Mokdad, Directeur du sport militaire de l’ANP ainsi que tous ceux qui ont participé à notre succès en Coupe du Monde.
Je noterai d’ailleurs la prochaine ouverture du Centre de formation des jeunes au Centre de regroupement et de préparation sportive militaire au moment où le Commandement miliaire prépare bien son lancement.
Enfin, je souhaite une bonne année à toute la famille sportive en général et celle du football en particulier.
Interview réalisée par: Saïd B
