Le Président du Mouvement de la société pour la Paix (MSP), Abderrazak Makri, a dénoncé le rapport de l’historien français Benjamin Stora sur « les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie » et a estimé que ce dernier laisse croire qu’il ne s’agissait pas d’une colonisation.
Dans une publication postée sur Facebook le 24 janvier passé, le Président du Mouvement de la société pour la Paix (MSP), Abderrazak Makri, a réagi au rapport de l’historien français Benjamin Stora sur « les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie », remis le 20 janvier passé au Président Emmanuel Macron.
Le Président du MSP a dénoncé le contenu du rapport Stora et a estimé que ce rapport laisse entendre qu’il ne s’agit pas d’une colonisation mais plutôt de « l’histoire de deux groupes de personnes qui se disputent une terre commune entre eux ». Pour Makri, le rapport Stora met la lumière sur les fautes commises par les deux partis et leur demande, tout simplement, de se réconcilier en mettant fin à ces questions.
En effet, Makri n’a pas manqué de faire remarquer que le rapport de Stora sur les questions mémorielles « ne donne pas l’impression qu’il s’agit de la pire des colonisations que l’humanité ait connue, d’un pays étranger violant un autre pays, d’une terre qui n’est pas la sienne et d’une armée sauvage qui a commis les plus effroyables crimes à l’encontre du peuple Algérien durant près d’un siècle et demi ».
Enfin, et pour appuyer ses dires, le Président du MSP a joint, en vidéo, le passage du journaliste français, Jean-Michel Aphatie, intervenant sur le plateau télévisé d’une chaine française où il avait déclaré que la France devait des excuses à l’Algérie pour toutes les années de colonisation. « On a volé les terres aux Algériens, on a empêché la scolarisation de cinq générations d’Algériens, condamnés à l’ignorance et à l’analphabétisme. On a lancé du napalm sur des villages Algériens », avait-il dénoncé.
« Le rapport Stora n’est pas à la hauteur des attentes du peuple Algérien »
Selon les informations rapportées par nos confrères du journal francophone Liberté, en marge d’une réunion qui s’est tenue à Sétif, samedi passé, avec des membres de différentes wilayas du pays, la fondation du 8 mai 1945 a estimé que le rapport de l’historien français « n’a pas été à la hauteur des attentes du peuple Algérien », et ce parce qu’il n’a pas pris en considération « la principale revendication historique des Algériens, à savoir la reconnaissance par la France des crimes commis durant la colonisation de l’Algérie ».
La fondation a jugé que ce rapport « est loin de la réalité », et a espéré que le rapport qui sera remis du côté Algérien par Abdelmadjid Chikhi « abordera davantage les points inhérents à la reconnaisance des massacres du 8 mai 1945 ainsi que l’indemnisation et l’accès aux archives ».
Dans une déclaration accordée au même journal, le Président de la fondation, Abdelhamid Salakdji, a souligné que la France continue d’ignorer les massacres commis en Algérie, dont ceux du 8 mai 1945″, estimant qu’ils doivent être « considérés comme des crimes d’État car ce sont les institutions officielles qui les ont commis, dont l’armée français ».
Par ailleurs, le Président de fondation du 8 mai 1945 a interpellé le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune ainsi que les membres du Conseil de la nation pour travailler à la criminalisation de la colonisation », rajoutant que la fondation qu’il préside travaille pour garder la mémoire ».
Dans ce même sens, il a fait savoir que « la fondation a préparé un projet de loi qui inclue quinze points qualifiant les crimes commis en Algérie durant la colonisation française de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ». « Nous allons le soumettre aux instances habilitées à l’adopter », a-t-il affirmé.