Au moment où Abou Djara Soltani et ses proches manœuvrent pour récupérer le MSP, afin de l’arrimer au « pôle présidentiel », Abderrazak Makri s’accroche aux commandes en se revendiquant de l’héritage du fondateur du parti le défunt Mahfoudh Nahnah. Dans un meeting populaire animé en soirée à Batna, Makri lui a rendu un hommage appuyé en considérant que sa méthode, fondée sur l’islam du juste milieu, est « entrain de triompher ».
Rappelant les positions de Cheikh Nahnah, dans les années soixante-dix, notamment son refus de cautionner « le socialisme spécifique » , il expliquera dans son intervention, que la violence politique vécue par l’Algérie dans les années quatre-vingt-dix, est issue de la matrice des choix politiques opérés du temps de Boumediene sans le citer.
Mais il admet aussi que le recours à la violence dans les années quatre-vingt-dix a considérablement affaibli la mouvance islamique en Algérie. Le temps a donc fini par donner raison au fondateur du MSP dont la méthode est aujourd’hui adoptée par les partis de la mouvance islamiste, selon Makri.
Après cet hommage, rendu quelques jours après l’anniversaire de la mort de Mahfoudh Nahnah, Makri enchainera sur le pouvoir et soulignera en filigrane sa trahison. «Au moment où les nationalistes donnaient les priorités au pays pour le sauver, les voleurs servaient les leurs et au lieu de s’investir dans la construction d’une économie viable, comme en Indonésie, en Malaisie ou en Turquie, ils ont fait le choix des affaires » dénonce Makri qui rappelle le but de l’alliance entre le MSP et le pouvoir, à savoir aider le pays à sortir de la crise ».
Par rapport à la situation politique présente, le chef du MSP dénonce les squats des institutions du pays par « une bande qui utilise l’argent du petrole, la force de l’armée et de l’administration ». Au sujet du procès Khalifa, Makri a exprimé des regrets de voir les vrais coupables absents au prétoire. Pour Makri, ce sont encore une fois les lampistes qui ont payé, car il s’est dit convaincu que l’argent des institutions déposé dans Khalifa Bank est la conséquence d’ « un ordre venu de haut ».