Les antibiotiques sont l’arme la plus puissante contre les infections bactériennes. Mais à force d’en abuser, ces médicaments ont perdu de leur efficacité et les bactéries ont appris à s’en défendre. À chaque fois que les antibiotiques sont utilisés en excès ou dans de mauvaises conditions, les bactéries peuvent muter et deviennent alors très difficiles à éradiquer.
Leur utilisation abusive provoque des cas critiques difficiles à traiter notamment pour ce qui est des pneumonies, a déclaré, samedi à Ain Témouchent, le chef du service des maladies thoraciques et allergiques du CHU de Tlemcen le Pr Ziane Benattou.
Cet enseignant à la faculté de médecine de Tlemcen a indiqué, lors de la 1ere journée médico-chirurgicale abritée par l’établissement hospitalier Dr Benzerdjeb d’Ain Témouchent que 90 pour cent des cas de pneumonies sont causés par des virus résistant aux antibiotiques, ce qui nécessite, a-t-il souligné plus de vigilance en cas d’utilisation d’antibiotiques et une consultation médicale.
Le même spécialiste a précisé que 30 % des cas critiques sont causés par une sur-utilisation d’antibiotiques préconisant leur interdiction à la vente sans ordonnance au niveau des pharmacies.
Pour sa part, le Pr D. Bettouche, spécialiste en anesthésie et réanimation en pédiatrie à l’EHU 1er novembre d’Oran a fait remarquer que les chiffres sont en croissance pour ce qui est des cas d’insuffisance rénale, dépassant selon elle, les 150.000 cas au niveau national. Elle a plaidé pour un diagnostic avant le recours aux dialyses qui reviennent chers au Trésor public et l’encouragement des greffes rénales, moins coûteuses par rapport aux dialyses. Les travaux de cette journée médico-chirurgicale, organisée par l’association de santé du travail, sécurité, prévention et environnement de la wilaya de Ain Témouchent, ont traité d’autres thèmes liés aux voies biliaires, à la néphrologie, à la chirurgie générale et au diabète, en présence de spécialistes de 12 wilayas.
Cette rencontre vise à actualiser des connaissances scientifiques des généralistes et spécialistes et des paramédicaux, selon le président de l’association, le Dr Mohamed Bassoud. (APS)