ALGER – L’accès à internet en Afrique a connu ces dernières années une importante progression grâce notamment au déploiement de la téléphonie mobile, mais demeure toutefois faible par rapport aux autres continents avec seulement 23,2% de taux de pénétration contre 84% en Europe de l’Ouest, selon des chiffres avancés par Live Stats, une site de statistiques des personnes connectées en direct dans le monde.
La situation d’internet haut débit (ADSL) en Afrique est due à un retard dans le développement des infrastructures et un accès à un réseau qui demeure lent. En dépit de cette état de fait, le déploiement du réseau internet progresse et en 2016, quelque 23,2 % des Africains sur une population de 1,216 milliard sont des internautes, un taux bien en deçà de celui de l’Amérique du Nord (88%), de l’Europe de l’Ouest (84%) et de l’Asie du Sud (33%).
C’est dans ce contexte qu’une conférence africaine sur la gouvernance de l’internet se tiendra demain lundi à Alger pour discuter des possibilités de coordination pour la gouvernance de l’internet dans les pays africains.
Les particpipants devront notamment prendre en considération les diverses études sur l’usage de l’internet en Afrique dont les derniers chiffres de l’internet Live Stats montrant une importante progression du nombre d’internautes en Afrique qui compte désormais près de 281 millions d’utilisateurs contre 86 millions en 2010, mais aussi relève des disparités entre les pays qui demeurent énormes.
Parmi les pays africains les plus connectés figurent ainsi les Seychelles (57,90%), l’Afrique du Sud (52%), et parmi les pays concentrant 80% des internautes africains, Live Stats cite l’Algérie, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Egypte, le Soudan et l’Ouganda.
Si tout le continent connaît une progression, en moyenne supérieure à 4%, du taux d’accès à internet, les disparités entre les pays demeurent « colossales » et varient de 1 à 50. En Somalie, Erythrée et Burundi, internet n’est accessible que par moins de 2% de la population.
Et si le taux d’accessibilité progresse sur l’ensemble du continent, le prix reste, lui, « exorbitant dans certains pays ». Les pays situés sur le littoral, à proximité des câbles de fibre optique qui permettent une liaison internet haut débit, ont un accès plus rapide à une connexion de fait moins chère, comme au Ghana, en Afrique du Sud où même en Somalie.
A l’inverse, les dix pays où internet coûte plus cher sont le Tchad, Cameroun, Mali, Niger, Lesotho, Guinée-Bissau, Burkina Faso, Bénin, Comores et Togo, selon ces nouvelles statistiques.
Pour remédier à cette situation, le continent africain ne ménage aucun effort pour faire progresser son indice de développement des technologies de l’information et de la communication (TIC). En 2016, il était fixé pour l’Afrique à 2,48 points, soit à peine plus que la moitié de la moyenne mondiale qui est de 4,94.
L’Afrique, dont plus de 900 millions de personnes n’ont pas encore accès à l’internet, a ainsi investi dans de vastes programmes de déploiement de réseaux en fibre optique, comme le projet de réalisation d’une ligne de fibre optique de 4.500 km, inscrite dans le cadre du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) et reliant l’Algérie au Nigeria via le Niger.
Le réseau mobile au secours de l’internet en Afrique
Mais le déploiement de la fibre optique est très long et coûteux et ne permettra pas de relier l’ensemble des régions africaines. Pour cela, l’Afrique a investi également dans l’installation d’infrastructures pour la généralisation de la téléphonie mobile, un outil qui permet un large accès au web.
Les réseaux de téléphonie mobile de deuxième génération (2G), 3G et dernièrement 4G, qui couvrent désormais une grande partie du continent africain, ont favorisé de fait l’accès à internet y compris dans les régions les plus reculées et sont restées relativement accessible en terme de coût.
Dans les prochaines années, les ventes de smartphones en Afrique connaîtront une importante progression, notamment grâce à la diversification des offres et les investissements massifs des opérateurs africains.
Selon une étude menée par le forum économique mondial, plus de 90% des Africains seraient détenteurs d’un téléphone mobile à la fin 2017, ce qui confirme un grand attrait pour cette nouvelle forme de technologie. Les agences de régulation des télécommunications des pays africains estiment, quant à elles, que des millions d’utilisateurs auraient accès à internet grâce au mobile.
L’Union internationale des télécommunications (UIT) a souligné l’impérative de l’accès large bande pour le développement de l’Afrique, soulignant que la majorité des applications et services capables de favoriser le développement, comme le e-gouvernement, le e-commerce et les services bancaires en ligne, ne sont disponibles que grâce à un accès internet à haut débit.