Le dernier geste du président français Emmanuel Macron concernant le dossier de la mémoire entre l’Algérie et la France commence déjà à faire réagir la partie algérienne.
Mardi dernier, la France « a pris la décision de permettre aux services d’archives de procéder dès demain (mercredi NDLR) aux déclassifications des documents couverts par le secret de la Défense nationale selon le procédé dit ‘de démarquage au carton’ jusqu’aux dossiers de l’année 1970 incluse », a indiqué un communiqué de l’Élysée.
« Cette décision sera de nature à écourter sensiblement les délais d’attente liés à la procédure de déclassification, s’agissant notamment des documents relatifs à la Guerre de libération nationale », note encore la même source.
C’est le directeur général des Archives nationales et chargé du dossier de la mémoire du côté algérien, Abdelmadjid Chikhi, qui est le premier à livrer sa vision quant à cette nouvelle mesure de la France. Dans une déclaration à l’agence officielle, il affirme d’emblée que c’est une bonne décision, notamment s’il y a un suivi permanent.
« Je peux dire, pour l’instant, que c’est une très bonne décision et c’est une ouverture s’il y a un suivi permettant de la mettre en application assez largement et qui permettrait particulièrement aux chercheurs Algériens d’accéder à ces documents », a-t-il déclaré.
« Une période très importante »
L’intervenant précise ensuite que cette ouverture intervient en réponse surtout à « une action de la famille universitaire française qui avait envoyé des pétitions au président français lui demandant d’ouvrir les archives et surtout la levée des restrictions qui avaient été faites concernant ce qu’ils appellent secret défense ».
Cependant, Chikhi qu’il reste qu’à attendre « les dispositions qui seront prises sur le plan législatif comme le souligne le communiqué de la présidence de la République française ».
L’historien algérien note également que, désormais, « l’accès sera un peu plus ouvert, surtout que la période concernée est une période très importante pour l’histoire de l’Algérie. Elle se situe entre les années 1920 et 1970 ».
Il s’agit, selon lui de la « période la plus dense de l’histoire de l’Algérie en matière politique et en matière de rapport entre l’Algérie et la France », d’autant qu’il y a « un certain nombre de faits très importants ».