Six personnes ont été tuées et 30 autres blessées après le déraillement d’un train à Brétigny-sur-Orge vendredi. Les causes du drame restent inconnues mais selon le ministre des Transports, « ce n’est pas un problème humain ».
Un train Intercités en direction de Limoges (Haute-Vienne) avec 370 personnes à son bord a déraillé vendredi 12 juillet vers 17 heures à Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne, faisant six morts et de nombreux blessés. Pour rendre hommage aux victimes, une minute de silence sera respectée, samedi 13 juillet, à midi dans toutes les gares et tous les trains de France.
D’après le dernier bilan provisoire dressé dans la nuit de vendredi à samedi par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, l’accident a causé la mort de six personnes. Selon une source proche de l’enquête citée par l’AFP, cinq des six corps recensés ont été extraits dans la nuit de la carcasse du train. Le travail d’identification de ces défunts est en cours. On dénombre également 30 blessés, dont huit graves. D’après un responsable du Samu de Paris, le pronostic est réservé pour deux blessés graves. Les secours « n’ont pas identifié de nouvelles victimes », a toutefois indiqué samedi 13 juillet Frédéric Cuvillier, ministre des Transports.
Secours, agents de la SNCF et policiers restaient à pied d’œuvre samedi à l’aube à la gare où un wagon gris restait couché sur les voies. Un deuxième, déformé par la violence du choc, restait à cheval entre les rails et le quai, un bras d’alimentation électrique dressé vers le ciel, ses phares rouges encore allumés. Quatre wagons ont déraillé en tout. Autour du quai, partiellement détruit par l’accident, de nombreux gravats et pièces de métal jonchaient le sol. Des poteaux électriques étaient couchés au-dessus des voies.
Le président François Hollande, arrivé sur les lieux vendredi peu après 20 heures, a exprimé sa « solidarité aux familles » et annoncé que « trois enquêtes [l’une par la justice, l’autre par la SNCF et enfin par les services du ministre des Transports, NDLR] avaient été diligentées ». Il a également salué la « mobilisation des services de secours. « La France est un pays qui est capable, lorsqu’il y a une catastrophe, de faire face », a-t-il ajouté.
Pour l’instant, les causes restent floues
Les explications du drame restent encore floues. « Certains évoquent un problème d’aiguillage, mais il est très difficile d’avancer, pour l’heure, une explication précise », explique Jonathan Walsh, l’envoyé spécial de FRANCE 24 à Brétigny. « On ne sait pas. Il est trop tôt pour le dire. Tout est possible mais rien n’est privilégié », a répondu dans la nuit le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet. Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a en tout cas exclu une vitesse excessive. Samedi matin sur RTL, il a précisé que les enquêteurs devaient vérifier « soit le matériel roulant, soit les infrastructures et précisément la zone de l’aiguillage », mais il ne s’agit pas d’un « problème humain », selon lui.
Le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, est apparu très ému sur les lieux de ce qu’il a décrit comme une « catastrophe ferroviaire » au sens où l’entend la SNCF. D’après lui, « une collision avec un autre train a été évitée » grâce aux cheminots « qui ont permis d’arrêter le train et d’éviter qu’il ne percute un autre train qui venait en sens inverse ».
« Personnes décapitées »
Sur les photos prises par des témoins, on peut apercevoir le train disloqué qui a littéralement traversé le quai de la gare. Quelque 300 pompiers, 20 équipes médicales et huit hélicoptères ont été mobilisés. « Le train est arrivé en gare à grande vitesse. Il a été séparé en deux […]. Une partie du train a continué à rouler tandis qu’une autre s’est couchée sur le flanc sur le quai », a indiqué une source policière.
Un passager interrogé par FRANCE 24 a raconté la scène. « Nous étions tranquillement en train de quitter Paris, puis nous avons été violemment secoués pendant plusieurs secondes. On a vu un nuage de fumée. On s’est rendu compte que les wagons dernière nous étaient couchés avec des gens coincés dedans […]. Le train était plein […]. La SNCF nous a dit que des personnes avaient été décapitées. »
Le plan rouge, « destiné à organiser » les secours en cas « d’événement provoquant un nombre élevé de victimes », a été déclenché.