Accidents de la route à Bouira: Qui arrêtera l’hécatombe?

Accidents de la route à Bouira: Qui arrêtera l’hécatombe?

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En moins de 48 heures, on a enregistré trois morts et cinq blessés dont deux se trouvent dans un état critique.

Malgré les appels à la prudence, les campagnes de sensibilisation organisées principalement par la Gendarmerie nationale, le dressage de barrages de contrôle, le recours à la verbalisation et à la répression… nos routes continuent à endeuiller quotidiennement des familles.

En moins de 48 heures, la wilaya de Bouira a enregistré trois décès et cinq blessés dont deux dans un état critique. Dans la matinée d’avant-hier aux alentours de 8h45 sur la RN 8 reliant Sour El Ghozlane à Dirah au sud de la wilaya, deux véhicules touristiques et un véhicule utilitaire se sont percutés. Selon les premiers éléments de l’enquête, le véhicule utilitaire aurait effectué un dépassement dans une zone où la visibilité était réduite. Dans son élan il aurait percuté les deux voitures qui roulaient en sens inverse.

Les victimes, deux hommes de 25 et 32 ans, ont immédiatement été transportées vers la morgue de l’hôpital de Sour El-Ghozlane, quant aux blessés, ils ont été admis au service des soins intensifs du même hôpital. Précisons encore que cette partie de la wilaya et cette route vers le sud a la triste réputation d’être très dangereuse. Cette énième hécatombe vient allonger la liste des catastrophes routières.

Le jeudi 19 juillet dernier a été une journée noire avec un bilan global de trois morts et 12 blessés. 11h45 au lieu-dit Betous commune de Ahl El Ksar, la collision entre un fourgon et deux véhicules légers a fait un mort et neuf blessés. Le corps et les victimes ont été transférés vers les EPH de M’Chedallah et Bouira. Un peu plus tard sur l’axe de la RN5 qui longe le super-marché du chef-lieu au lieu-dit «les Kessouri» une 308 Peugeot a percuté violemment les balises de sécurité faisant un mort. A 20h45, à l’entrée d’El Asnam, sur la RN5, un semi-remorque a percuté trois véhicules. Le bilan de la Protection civile faisait état d’un mort et de trois blessés parmi les passagers. Même si la cause essentielle de ces catastrophes reste le manque de prudence et de vigilance, l’état des routes a son pesant dans la cause. En cette période estivale caniculaire, le tronçon entre Bouira et Lakhdaria connaît des bouchons en raison des travaux d’un grand groupe national qui accumule retard sur retard dans ce projet de réhabilitation de l’autoroute. Le calvaire des usagers du tronçon autoroutier Lakhdaria- Bouira continue et prend des allures de plus en plus dramatiques. Il faut plus de trois heures pour sortir de ces embouteillages de plus en plus longs et qui durent toute la journée.

La canicule en été et le froid en hiver, ajoutent un grain de tension à des familles prises en otage par des travaux qui s’éternisent. Les deux entreprises en charge des actuels travaux sont l’Erthb et la société Altro. Nous confirmons le mécontentent des usagers qui, à chaque fois, nous interpellent, pour nous demander d’alerter qui de droit. Les travaux de réhabilitation de cet axe routier devenu dangereux à la circulation s’étalent dans le temps. Pour mémoire, le projet a été lancé en septembre 2013 pour un délai de 18 mois. Après plus de cinq années les travaux restent timides et le délai de livraison s’étire comme un élastique.

Le prolongement dans le temps de ces travaux se répercute sur les autres projets annexes que sont les aires de stationnement, les relais et autres stations de carburant. Ces projets aussi tardent à voir le jour. En matière de record absolu, les travaux de renforcement, après un glissement du terrain, engagés à la sortie du tunnel Aïn Chriki (réalisés par les Turcs) a été réalisé après plus de 7 ans.

La patience des usagers est mise à rude épreuve avec des embouteillages qui amènent les automobilistes à mettre des heures entre deux villes distantes d’une trentaine de kilomètres. Au moindre changement climatique ou en cas d’accident et ils sont nombreux, la file se prolonge jusque sur le territoire de la wilaya voisine de Boumerdès. Même la solution qui consiste à dévier par Tablat, wilaya de Médéa, ou par Draâ El Mizan dans la wilaya de Tizi Ouzou pour rejoindre l’est du pays est quelque fois un mauvais choix, surtout quand tout le monde pense de la même manière.

Concernant toujours le cahier des charges du secteur il est utile de préciser que d’autres projets méritent qu’on s’y attarde.Le périphérique qui contourne par le nord le chef-lieu de la wilaya réalisé il y a moins de 3 ans est déjà totalement dégradé et subit lui aussi des travaux de réfection. La double liaison entre Bouira et Haizer ouverte récemment à la circulation connaîtra le même sort eu égard aux travaux réalisés.

La double voie entre Bouira et Sour El Ghozlane donne la même impression. Devant autant de défaillances, il est temps peut- être d’ouvrir une enquête sérieuse pour assainir une situation qui met en péril la patience des usagers de la route.