Accidents sur la voie ferrée Les passages à niveau non gardés, un vrai péril…

Accidents sur la voie ferrée Les passages à niveau non gardés, un vrai péril…

Les passages à niveau non gardés posent un véritable problème pour la circulation ferroviaire et routière en Algérie. Chaque jour, ces passages font plus d’un mort mais les discussions entre les responsables, la direction de la SNTF et leur syndicat n’aboutissent souvent à aucun résultat.

Les passages à niveau non gardés sont devenus un vrai danger pour les citoyens. Malgré les nombreux accidents survenus au niveau de ces passages et les grèves répétitives des travailleurs et des citoyens, les discussions entre la direction de la SNTF, les grévistes et leur syndicat n’aboutissent souvent à aucun résultat.

Malheureusement, les accidents sont toujours aussi nombreux et tragiques. Récemment, un dramatique accident est survenu au niveau du passage à niveau non gardé situé sur la ligne Mohammadia/Bourached et croisant la route nationale 17, lorsqu’un train de marchandises à destination de Bourached a heurté un véhicule microbus de marque Toyota, qui tentait de traverser la voie ferrée au moment de l’arrivée du train. Bien que la vitesse du train n’était pas élevée 15 km/h (le train venant à peine de démarrer de la gare), un choc violent s’en est suivi et le véhicule a été traîné sur environ 40 mètres. Selon un bilan provisoire, on déplore malheureusement 4 morts et 13 blessés, dont 2 graves, parmi les personnes qui se trouvaient à bord du microbus et qui ont été évacuées vers l’hôpital par la Protection civile. Il est à noter que le passage à niveau en question bitumé est classé à la catégorie 2 (suivant l’arrêté ministériel de juin 2000).

Ce passage à niveau est doté de la signalisation règlementaire et offre une visibilité bien dégagée. Bien que cette ligne soit à faible trafic ferroviaire (uniquement 2 circulations par jour), cet accident vient mettre en exergue encore une fois le caractère potentiellement dangereux que constitue le passage à niveau.

A ce titre, la SNTF avait alors réitérer son appel à tous les usagers et de manière générale à tous les citoyens pour être vigilants lorsqu’ils sont appelés à franchir les voies ferrées et rappelle que les dispositions du code de la route donnent la priorité absolue aux circulations ferroviaires.

En 2015, le bilan de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF) était très lourd pour ce qui est du nombre de décès suite à des accidents survenus au niveau des passages à niveau non gardés. En effet, pas moins de 56 personnes sont décédées suite à des accidents impliquant des trains. 46 d’entre les victimes ont été heurtées par une locomotive. Au total, ce sont 78 accidents qui ont eu lieu durant l’année 2015.

C’est plus que l’année 2014, durant laquelle 57 accidents ont été enregistrés, causant la mort de 31 personnes. C’est ce qu’a affirmé à l’APS Mourad Tazdait, directeur de la sécurité ferroviaire. Sur la totalité des accidents ferroviaires qui ont eu lieu en 2015, 76 d’entre eux sont survenus au niveau des passages à niveau non gardés. Pour ceux gardés et où des agents sont postés 24 heures sur 24, le nombre n’est que de sept. «Il y a des critères qui définissent la classification d’un passage à niveau. Il en existe 1 500 au niveau national, tous ne peuvent pas être gardés et cela est valable partout dans le monde», a déclaré, à ce propos, le même responsable. En d’autres termes, si accident il y a c’est souvent en raison du non-respect par les automobilistes du code de la route. Le directeur de la sécurité ferroviaire affirme qu’il n’est nullement question de rendre ces passages «gardés».

C’est beaucoup de moyens pour des points de passage peu fréquentés. L’autre «phénomène» relevé par Mourad Tazdait est lié aux jets de pierres dont sont victimes les voyageurs et personnels de la SNTF au niveau de certaines régions du pays. Il y a eu 244 actes en 2015, causant des blessures à 13 agents et à 12 voyageurs.