Un protocole d’accord a été signé lundi à Alger entre la Banque nationale d’Algérie (BNA) et le Forum de chefs d’entreprises (FCE) pour réserver des guichets aux femmes chefs d’entreprises exclusivement.
La cérémonie de signature de cet accord, paraphé par le P-dg de la BNA, Achour Aboud, et le président du FCE, Ali Haddad, s’est déroulée en marge d’une rencontre organisée par cette organisation patronale sur le thème « l’entrepreneuriat féminin: un vecteur pour une croissance économique durable ».
Les ministres, respectivement, de la Communication, Hamid Grine, de la Formation professionnelle, Mohamed Mebarki, de la Solidarité, de la famille et de la condition de la femme, Mounia Meslem, la ministre délégué chargée de l’Artisanat, Aicha Tagabou, ainsi que le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, ont pris part à cette rencontre.
Selon le P-dg de la BNA, à travers ce protocole d’accord, il s’agit d’améliorer les délais d’étude des dossiers d’investissements et d’attribution des crédits bancaires aux femmes d’affaires afin de mieux les accompagner dans leurs projets.
Pour sa part, M. Haddad a souligné que cet accord était destiné aux femmes d’affaires pour les libérer des contraintes administratives: « Nous sommes là pour aider la femme entrepreneuse à développer ses affaires. La femme ne doit pas rester marginalisée. Le FCE £uvre pour valoriser la femme et faciliter son implication dans la sphère économique ».
Il a également avancé que cet accord serait généralisé prochainement avec d’autres banques.
Un autre accord de coopération a également été signé entre le FCE et le ministère de la Solidarité, de la famille et de la condition de la femme afin de renforcer l’entrepreneuriat féminin et de promouvoir les activités de loisirs pour les enfants dans les crèches.
Intervenant, par ailleurs, à cette rencontre portant sur « l’entrepreneuriat féminin: un vecteur pour une croissance économique durable », le président du FCE a soutenu que cette initiative marquait l’intérêt que porte cette organisation patronale pour la cause féminine et sa volonté d’accompagner les femmes d’affaires, tout en mettant l’accent sur les potentialités de l’entrepreneuriat féminin.
Les femmes représentent le plus grand contingent de la population estudiantine et que 70% des nouveaux diplômés sont de la gent féminine, a observé M. Haddad en notant que la problématique est leur insertion dans le monde professionnel et de l’entrepreneuriat.
« Nous comptons actuellement 136.000 femmes chefs d’entreprises. C’est insignifiant devant le potentiel existant », a-t-il considéré.
Pour sa part, le ministre de la Communication a rappelé les avancées enregistrées pour l’émancipation de la femme dans les différents secteurs dans le pays.
Il a indiqué lors de son intervention que la présence de la femme dans le secteur de la communication et à travers les médias s’était nettement améliorée.
« Dans notre secteur, la femme occupe une place plus qu’honorable… Il y a un nombre important de femmes-cadres par rapport aux hommes-cadres », a-t-il soutenu en soulignant le sens de « l’engagement », de la « patience » et de l’ »éloquence » des femmes.
Dans ce sens, M. Grine a affirmé que le Prix du Président de la République du journaliste professionnel, qui porte cette année sur le thème de « la femme, acteur majeur du développement socioéconomique », reflétait l’intérêt qu’accorde le Président Abdelaziz Bouteflika à la question de la femme et à sa place dans la société.
Durant cette rencontre, les participants ont noté, néanmoins, que les femmes étaient plus touchées par le chômage que les hommes (16% contre 9,9% chez les hommes) alors que la participation des femmes dans la création d’entreprises ne dépasse pas 13% contre 87% pour les hommes.
Les intervenants ont aussi évoqué le rôle des politiques et des médias pour renforcer l’entrepreneuriat féminin, notamment dans les régions rurales, le rôle de formation pour le développement durable de l’entrepreneuriat féminin et la valorisation des dispositifs d’aide à la création d’entreprises. APS