L’Algérie et l’Union européenne (UE) ont entamé, hier, à Bruxelles, les travaux de la 10e session de leur Conseil d’association, institué par l’Accord d’association signé en 2002 et mis en œuvre en 2005, et qui a instauré un dialogue ouvert et une coopération globale entre les deux parties, indique l’APS. Cette réunion annuelle est coprésidée par le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. L’Algérie et l’UE ont entériné le document portant sur les conclusions de l’évaluation conjointe de la mise en œuvre de l’accord d’association, indique l’agence . “l’évaluation conjointe de l’accord a permis de faire une lecture commune des dispositions de l’arrangement”, a déclaré Ramtane Lamamra .
Trois conventions de financement par l’UE ont été signées hier lors du Conseil d’association dont une pour un programme d’appui au développement des énergies renouvelables et promotion de l’efficacité énergétique en Algérie d’un montant de 10 millions d’euros, une autre pour un programme de réforme des finances publiques (10 millions d’euros) et une dernière pour un programme d’appui à la mise en œuvre de l’Accord d’association (20 millions d’euros), ajoute l’APS.
Cette évaluation de l’accord avait été demandée par l’Algérie pointant du doigt le déséquilibre dans les relations économiques entre l’UE et l’Algérie.
Ni les investissements très modestes de l’UE ni ses importations en provenance d’Algérie ne compensent les importantes pertes fiscales essuyées par l’Algérie nées du désarmement tarifaire, axe de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’UE. C’est pour rééquilibrer cet accord que Ramtane Lamamra tente depuis plusieurs mois de réviser l’arrangement au profit de l’Algérie. “Nous avons constaté une asymétrie structurelle dans la manière dont l’accord a été appliqué . Nous estimons que s’il doit y avoir une asymétrie, elle doit se faire au bénéfice de l’Algérie et de l’économie algérienne”, a déclaré le ministre des AE .
Il faut savoir que l’Algérie n’a exporté vers l’UE que 14 milliards de dollars en 10 ans et importé 220 milliards de dollars de l’UE soit 22 milliards de dollars par an.
Le manque à gagner sur 10 ans est estimé à 700 milliards de dinars en termes de recettes fiscales Mais encore une fois, les choses n’ont fondamentalement pas changé jusqu’à présent. Les financements de l’UE accordés à l’Algérie s’effectuent au compte-goutte : 40 millions d’euros seulement et ne compensent nullement les pertes fiscales engendrées annuellement par l’application de l’Accord d’association. La partie européenne affiche, cependant, sa volonté de développer ce partenariat. “Nous sommes engagés à construire un partenariat plus substantiel”, a déclaré, dans ce sens, la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères, dans un rapport annuel sur l’état des relations Algérie-UE.
Il convient de vérifier sur le terrain la qualité de cet engagement et si ce partenariat futur sera gagnant-gagnant pour les deux parties.
Enfin, les deux parties ont défini dans leur coopération de nouvelles priorités, en particulier l’appui au développement des énergies renouvelables en Algérie et à la diversification économique du pays. L’accord conclu hier sur les énergies renouvelables d’ailleurs vise en particulier à faciliter l’implication du secteur privé dans le développement des énergies renouvelables dans le pays.