L’accouchement par voie haute peut-être prévu à l’avance mais il peut aussi être décidé en urgence au moment de l’accouchement si les médecins constatent que le bébé souffre ou risque de souffrir.
Dans le doute, voici quelques éléments qui vous permettrons de vous faire une idée de ce qu’implique une telle intervention pendant et après l’accouchement.
Anesthésie générale ou péridurale pour une césarienne ?
La césarienne se déroule dans un bloc opératoire à l’aide de l’une des trois techniques d’anesthésie : la péridurale , la rachianalgésie ou l’anesthésie générale. Quand la césarienne est décidée en urgence et si la future maman n’est pas sous péridurale, les médecins recourent à la rachianesthésie et parfois à l’anesthésie générale, deux techniques qui permettent d’opérer dans un délai rapide, alors que la péridurale fait effet au bout d’une dizaine de minutes environ.
Le papa peut-il assister à une césarienne ?
Ce qu’en pense le Pr Jacques Lansac : « La présence du père est bien sûr souhaitable, que la naissance se fasse par voie naturelle, avec un forceps ou par césarienne . Cependant, il faut qu’il en ait envie et qu’il se sente capable de le supporter. S’il s’évanouit en voyant une seringue ou des ciseaux, il vaut peut-être mieux qu’il attende que tout soit fini. Il faut aussi que la maman en ait envie, car parfois elle ne souhaite pas être vue en train de pousser, une action assez voisine de celle d’aller à la selle et peu glamour. Enfin, il est nécessaire que le médecin soit d’accord car, s’il pense que l’accouchement va être difficile, il peut être gêné par la présence d’un père inquiet et questionnant.
uand tout se passe bien et que la naissance est une belle fête de famille, le soignant se sent presque de trop dans l’intimité du couple. Si l’accouchement devient compliqué, il faut comprendre que dans l’urgence vitale pour l’enfant et parfois pour la mère, on demande au compagnon de sortir. Le temps presse, ce n’est pas le moment de discuter mais d’agir. Dans ce cas, les explications sont données dans un second temps, quand la mère et le bébé sont hors de danger. »
L’intervention programmée
Un accouchement par césarienne au cours du huitième ou neuvième mois de grossesse peut être programmé, notamment si le bébé a un retard de croissance important et semble trop faible pour naître par voie basse. Mais aussi si le bébé est gros par rapport aux dimensions du bassin de la maman ou en position transversale, ou encore si le placenta empêche la tête du bébé de progresser à travers le bassin et que la mère risque une hémorragie. En cas de césarienne programmée, les médecins pratiquent généralement une rachianalgésie.
La césarienne empêche-t‑elle d’allaiter bébé le premier jour ?
La césarienne n’empêche pas d’allaiter son bébé puisque celui-ci doit être mis au sein dans les 2 à 4 heures qui suivent la naissance. Si vous restez un peu plus longtemps en salle de réveil, pas d’inquiétude, une mise au sein un peu plus tardive n’aura pas d’effet négatif sur votre allaitement .
Les chiffres de la césarienne sont en hausse
Le taux d’accouchements par césarienne en France est passé de 11 % en 1981 à 16 % en 1995 et à plus de 20 % en 2009, soit environ 1 naissance sur 5. Parmi les dernières données européennes, on trouve des taux de 38 % en Italie, 28 % en Allemagne, 26 % en Espagne, 23 % en Grande‑Bretagne et 18,5 % en Belgique.
Après la césarienne, la remise en forme
Les semaines qui suivent une césarienne, les hormones désorganisent les émotions de la jeune maman, Faire des exercices pour votre bien être et celui de votre bébé est indispensable. Plus vous serez mobile, plus vous vous rétablirez vite. Même si cela n’est pas évident, levez-vous de votre lit le plus tôt et le plus souvent possible.
Même au repos, il est conseillé de changer souvent de position. Pour ce qui est des repas, commencez léger avec par exemple des toasts, des yaourts et de la soupe.
Dès la première semaine post-opératoire et pour faciliter la reprise du transit intestinal, faites quelques pas dès que vous en avez la force. Quatre à sept jours après l’accouchement, vous pouvez faire des mouvements qui aideront à votre remise en forme.
Le « pont » par exemple, est excellent pour les abdominaux et les fessiers. Il suffit de s’allonger sur un lit, les genoux pliés et placer les bras de chaque côté. Ensuite, il faut pousser les pieds et décoller lentement les hanches. Il faut sentir le coccyx se lever, suivi des lombaires et des hanches. 5 « ponts » par jour suffisent. De la deuxième à la douzième semaine, un exercice permet d’assouplir les articulations tout en faisant travailler délicatement les abdominaux : « le cercle des jambes ». Il suffit de s’allonger sur le dos avec les pieds au sol et les bras écartés.
Ensuite, levez votre jambe au plafond et dessinez lentement un grand cercle d’un côté puis de l’autre. Pour une bonne efficacité, il faut répéter ce mouvement huit fois pour chaque jambe. De la treizième à la vingt-quatrième, les exercices peuvent être intensifiés. Les mouvements de torsion et d’enroulement du dos font travailler les obliques qui entourent les côtés du torse et soutiennent le dos. Pour cela, il faut s’allonger sur le dos, avec les genoux pliés.
Ensuite, il faut placer les mains derrière la tête et décoller le buste. Enfin, la tête les épaules et les coudes sont tournés une fois vers la droite et une fois vers la gauche en revenant au centre à chaque fois. Cet exercice est à enchaîner huit ou dix fois. Enfin, six mois après la césarienne, le corps est quasiment redevenu normal. Il faut penser à suivre une activité physique régulière. Votre bébé est plus grand donc vous avez plus de temps pour vous occuper de vous.
Césarienne un jour, césarienne toujours ?
Un accouchement par voie naturelle peut parfaitement s’envisager après une césarienne. La décision se prend au cas par cas.
Césarienne : on nuance
La question de la façon d’accoucher pour une femme ayant subi une césarienne ne se posait même pas il y a encore quelques dizaines d’années. L’utérus restait trop fragilisé par l’incision pour résister aux heures de contractions lors d’un autre accouchement. Les médecins programmaient systématiquemen une nouvelle césarienne. Aujourd’hui, ils sont plus nuancés. Si votre bassin était trop étroit la première fois, cette donnée n’a pas changé.
Vous devrez probablement retourner au bloc opératoire pour accoucher à nouveau. Mais, rassurez-vous, l’obstétricien ouvrira au même endroit, vous n’aurez donc qu’une cicatrice.
Césarienne : pas systématique
Mais si la césarienne avait été décidée parce que votre enfant se présentait en siège ou était en souffrance foetale, il n’y a pas de raison que cela se reproduise. Vous avez donc toutes les chances d’accoucher normalement la prochaine fois. Certains obstétriciens optent toutefois pour la césarienne systématique. A vous de dire que vous ne voulez pas, mais sachez que si votre col tarde à se dilater, une césarienne sera plus vite décidée pour ménager votre utérus.
Vous la saviez?
Un an c’est le délai qu’il faut respecter après une césarienne pour laisser à votre utérus le temps de bien cicatriser et pouvoir envisager une nouvelle grossesse.