Accusé de « menteur », Saïd Sadi répond à Abderrazak Makri

Accusé de « menteur », Saïd Sadi répond à Abderrazak Makri

La polémique entre l’ancien président du RCD Saïd Sadi et le président du mouvement pour la société et la paix MSP Abderrazak Makri semble s’enflammer à coups de réactions et de réponses des deux parts.

Après avoir été accusé de « menteur » par Makri, Saïd Sadi a tenu, lui aussi, à répondre en l’accusant de polluer le débat public par « l’invective et la désinformation ». Dans un poste publié sur son Facebook, il déclare : « Il (Makri NDLR) vient de s’inviter au marché de la surenchère intégriste par une interprétation tendancieuse de mes propos tirés d’une interview donnée au bouquet Islamoscope où je disais que dans l’école publique les pires horreurs ont été proférées devant les enfants ».

En effet, le leader du parti islamiste Abderrazak Makri avait déclaré sur le plateau de la chaine arabophone Al Bilad, que les déclarations de Saïd Sadi sont « une honte, voire une grande honte, si je ne l’avais pas entendu dire cela moi-même je ne l’aurai pas cru ». Pour lui, il est inconcevable « qu’une personnalité politique, quel que soit son avis, arrive à proférer des propos dont l’inexactitude est attestée par des millions et des millions d’Algériens ».

Il s’agit, rappelons-le d’une déclaration faite par Sadi lors de l’émission Islamoscope du journaliste Mohamed Sifaoui.  Lors de cette émission, « j’ai donné l’exemple de la classe de ma fille où l’enseignant apprenait aux élèves qu’un mari avait le droit d’égorger une épouse indocile en commençant par la nuque et en utilisant un couteau mal affuté pour faire durer le supplice », a écrit Saïd Sadi.

Il affirme, toutefois, qu’il avait « raconté cette mésaventure dans les médias et en public une bonne demi-douzaine de fois, il y a déjà plusieurs années de cela ». Et c’est visiblement ce qu’a mal compris le leader du MSP et même le présentateur de la chaine El Bilad qui avaient alors déclaré que Sadi parlait de manuels scolaires de l’école publique.

« Une mise en scène digne des procès daechiens »

Fustigeant également la chaine El Bilad qu’il a qualifiée « de tendance militaro-islamiste », l’ancien président du parti démocrate a dénoncé « une mise en scène digne des procès daechiens », en invitant le leader islamiste pour débattre de ses propos.

« Le journaliste déclara que j’avais dit que les manuels scolaires algériens prescrivaient les horreurs, ajoutant que lui qui avait étudié dans l’école publique n’avait jamais lu de telles indications dans un livre », a déclaré Dr Sadi.

Et d’ajouter : « Makri, s’indigna qu’un responsable politique construise son discours sur des mensonges et souligna que l’islam n’a jamais prescrit ce genre de chose, laissant implicitement entendre que c’était là le vrai sens de mon intervention ».

Notant l’utilisation excessive et répétée du mot « Crime » par Makri, Saïd Sadi estime que cela « appelait nécessairement une sentence », précisant qu’à « aucun moment, il n’a été affirmé que les paroles de l’enseignant étaient extraites des livres scolaires ni encore moins prescrits par l’islam comme le laissent supposer les insinuations des deux militants présents sur le plateau ».