Accusés d’atteinte à l’Autorité nationale des élections : 18 mois de prison pour trois manifestants

Accusés d’atteinte à l’Autorité nationale des élections : 18 mois de prison pour trois manifestants

Première dans les annales des élections. Accusés de destruction des panneaux extérieurs du nouveau siège de la commission de l’Autorité nationale de surveillance des élections, trois manifestants viennent d’être condamnés à 18 mois de prison ferme.

Le verdict a été prononcé par le tribunal de la cité Djamel de la wilaya d’Oran ayant jugé les trois mis en cause poursuivis également pour destruction des panneaux extérieurs du nouveau siège de l’Autorité nationale de surveillance des élections.

Selon le document d’accusation, les trois manifestants, profitant de l’occasion du mouvement du Hirak, s’en sont pris aux panneaux extérieurs du nouveau siège de la commission de l’Autorité indépendante de surveillance des élections, situé au boulevard Emir Abdelkader. Le même document souligne que «les trois accusés ont saccagé le lieu de cette instance».

Mise en place dans le cadre des préparatifs pour l’élection présidentielle du 12 décembre, cette instance prendra ses fonctions dans les jours à venir. En attendant, le nouveau président de cette commission n’a pas encore rallié le lieu en l’occupant en compagnie des représentants des daïras et ceux des 26 communes composant le territoire de la wilaya d’Oran.

Plus d’un manifestant estime que «cette sentence est lourde» expliquant que « le ton est à l’apaisement des esprits, une manière de gagner la confiance des populations ». Autrement dit, la répression n’induirait sûrement pas l’accalmie, d’où d’ailleurs les manifestations et les actions de rue qui se multiplient et se poursuivent par le biais desquelles les marcheurs continuent à revendiquer la libération des détenus d’opinion.

D’autant plus, ajoute-t-on, «la responsabilité de la destruction des signalisations de cette instance n’est en aucun cas imputable aux manifestants du Hirak». «Ceux-là sont des pacifistes manifestant leur rejet des élections de manière pacifique », a-t-on expliqué. « Pourquoi donc hausser le ton à l’encontre des manifestants occupant la rue conformément à la Constitution leur consacrant le droit de marcher ? s’interroge-t-on tout en déplorant «le fait de passer à la répression alors que tous les moyens sont bons pour asseoir le calme».

Wahib Aït Ouakli