Dans un contexte de restructuration du secteur automobile en Algérie, le ministère de l’Industrie impose de nouvelles conditions aux concessionnaires agréés (vente de voitures neuves).
Alors que l’État multiplie les négociations avec les constructeurs internationaux pour relancer la production locale, une autre bataille se joue sur le front de la protection des consommateurs.
Depuis plusieurs mois, des centaines d’acheteurs se plaignent de pratiques contestables chez certains concessionnaires ! Acomptes prélevés sur des véhicules introuvables, délais de livraison non respectés, contrats flous… Face à ces dérives, le gouvernement a décidé d’appliquer avec fermeté le décret 22-383 de novembre 2022.
Les premières sanctions tombent, et elles pourraient bien redessiner tout le secteur. Elles incluent notamment l’interdiction de percevoir des avances sur des véhicules non disponibles et la possibilité d’étendre les délais de livraison uniquement avec l’accord du client.
Acomptes et délais de livraison des voitures en Algérie : le ministère de l’Industrie resserre la vis sur les concessionnaires
Face aux pratiques jugées abusives de certains concessionnaires. Le ministère de l’Industrie a clarifié les règles en vigueur concernant l’achat de voitures :
- Interdiction des avances : aucun paiement anticipé ne peut être exigé si le véhicule n’est pas immédiatement disponible pour livraison.
- Possibilité d’extension des délais : en cas d’imprévu, le concessionnaire et l’acheteur peuvent convenir d’un report, mais uniquement d’un commun accord.
- Dédommagement en cas de retard : si le client refuse le report et que le concessionnaire ne peut livrer dans le délai initial, il devra rembourser la somme versée avec une compensation équivalente à 10 % du montant total.
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Par ailleurs, le ministère a mis en place une plateforme pour recevoir les plaintes des clients victimes de pratiques illégales. De nombreuses réclamations ont déjà été enregistrées, conduisant à l’envoi d’avertissements aux concessionnaires contrevenants. Ceux qui persistent risquent des sanctions, voire le retrait de leur agrément !
De plus, il est désormais interdit d’ouvrir des commandes pour des voitures dont la livraison ne peut être garantie dans les délais réglementaires. Cette mesure vise à éviter les abus et à garantir une meilleure gestion du marché.
Production automobile en Algérie : relance des usines et nouveaux investissements en 2025
Parallèlement à ces nouvelles règles, le gouvernement mise sur le développement de la production locale. Le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrib, a annoncé des discussions avec plusieurs constructeurs internationaux. Visant à relancer l’assemblage et la fabrication de véhicules en Algérie. Parmi les projets en cours :
- La relance du site de Batna, anciennement exploité par Kia, qui pourrait être réactivé avec la collaboration du groupe chinois Chery et de l’entreprise publique Fondal.
- L’intérêt manifesté par le constructeur chinois Geely pour investir dans l’ouest du pays.
- Le projet d’une usine Hyundai, en phase avancée de négociations, qui deviendrait le deuxième site de production de voitures en Algérie après celui de Stellantis (Fiat) à Oran.
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En somme, avec ces initiatives, l’Algérie cherche à équilibrer l’importation et la production locale de voitures pour structurer un marché plus stable et mieux réglementé.