En prévision de la revitalisation prochaine du secteur automobile en Algérie, à travers notamment la reprise de l’importation et le redémarrage de l’industrie locale, les banques s’apprêtent à lancer des formules islamiques, ou « halal », de vente par tranche.
Pour ce faire, celles-ci négocient la signature d’accords spéciaux avec, d’une part, les constructeurs automobiles, d’autre part, un certain nombre de catégories professionnelles.
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En marge de la Journée d’étude sur la finance islamique qui s’est tenue aujourd’hui, lundi 19 décembre 2022, à Alger, le président de l’Association des banques et des établissements financiers d’Algérie (Abef), Lazhar Latreche, a fait, à ce propos, deux annonces importantes :
Premièrement, la préparation de la signature de partenariats entre les banques et les constructeurs automobiles locaux en vue de financer l’achat de voitures par les citoyens.
Deuxièmement, la conclusion d’accords spéciaux avec des entreprises et des organismes professionnels afin de permettre aux salariés de bénéficier de crédits à la consommation conformes à la charia islamique pour l’achat de voitures et d’autres produits et équipements.
Crédit à la consommation pour l’achat de voiture : les véhicules importés ne sont pas concernés
Pour sa part, le directeur du département de la finance islamique au Crédit populaire algérien (CPA), Sofiane Mazari, a révélé que les banques algériennes s’apprêtent à signer des accords spéciaux avec différentes catégories professionnelles.
Accords en vertu desquels les employés pourront bénéficier d’un financement conforme à la charia pour l’achat des voitures produites dans les usines algériennes. Parmi les catégories professionnelles concernées, S. Mazari a mentionné les enseignants, les travailleurs de l’éducation, les corps de sécurité et les journalistes.
Par ailleurs, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar a affirmé que les usines automobiles qui démarreront la production en Algérie incessamment proposeront leurs véhicules à la vente par tranches à travers des formules islamiques de type « mourabaha » après la conclusion d’accords spéciaux avec les banques.
Cependant, le ministre a précisé que la formule concernera exclusivement les voitures produites dans les usines locales, sans les véhicules importés. Zeghdar a expliqué cette restriction par le fait que le crédit à la consommation ne s’octroie que pour le produit national.
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Enfin, et sur un autre registre, le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali, a fait savoir que le cadre juridique et réglementaire qui régit le marché des « sukuk » (obligations islamiques) en Algérie va se concrétiser en 2023.
Kassali a également présenté le bilan de la finance islamique au niveau des banques publiques depuis son lancement jusqu’en août 2022. Le ministre a indiqué qu’il existe 294 guichets proposant des produits de la finance islamique et 66 217 comptes. La valeur des dépôts a atteint 49 milliards de dinars et celle des financements, 5 milliards de dinars.