Depuis la nuit des temps, certains actes et incidents ont obligé les musulmans à se faire tout petits. Suite aux attentats en France, victimes de généralisation, ils ont longtemps étaient pointés du doigts.
Alors qu’ils ne voulaient que pratiquer leur religion et vivre le plus normalement possible, il y a toujours eu ce sentiment de malaise qui leur faisait savoir qu’ils ne sont pas les bienvenus. Bien qu’ils soient français de souche, on leur a fait croire qu’ils n’appartenaient pas à la France, qu’ils étaient étrangers chez eux et qu’ils n’étaient pas « conformes » à l’identité de la « République ».
Ne cherchant que la paix, ils se font de plus en plus petits, ils se recroquevillent sur eux-mêmes contre leur gré, sans pouvoir s’en défendre et en faisant leur vie dans leur « coin ». Avec la montée des idées de l’extrême droite et la haine y afférente, ils se sentent de plus en plus mal, ils ont mal à leur France.
Ce sont les regards du voisin, les débats télévisés au tour du voile et des mosquées, les agressions sur les boucheries Halal et les chuchotements dans les restaurants, si avant on insinuait, maintenant on leur dit haut et fort, oyez musulmans, vous n’avez plus votre place à l’Hexagone.
L’immigration, le sujet de la présidentielle française de 2022
A l’approche de la présidentielle, tous les candidats évoquent le sujet de l’immigration qu’ils soient de gauche ou de droite, de quoi créer un malaise qui démange les immigrants et les musulmans français. Le journal américain The New York Times a dédié un papier à ce sujet intitulé « le départ silencieux des musulmans de France » soulignant les compagnes anti-immigration que les principaux concurrents du président Emmanuel Macron mènent aux portes des élections d’avril.
Le thème de l’immigration étant au cœur des programmes des candidats, soulève une question dont on connait la réponse, la France reçoit-elle le plus d’immigration en Europe ? Pour les estimations des professionnels, 10% sont musulmans, un pourcentage qui ne peut justifier l’engouement au tour d’eux notamment dans le débat politique.
La France a-t-elle instillé une culpabilité aux musulmans ?
L’article de NY Times raconte l’histoire d’un Algérien musulman, Sabri Louatah qui s’est vu contraint de quitter la France pour les Etats-Unis après les attentats de 2015. “C’est vraiment les attentats de 2015 qui m’ont fait partir — j’ai compris qu’on n’allait pas nous pardonner » a-t-il confié, se remémorant les moments douloureux où on l’a traité de sale arabe et on lui a craché dessus.
Ou encore l’histoire de Amar Mekrous qui a également quitté le pays de Molière à cause de la suspicion pesante sur les Français musulmans après les attentats de 2015, il s’est installé en Angleterre, « il n’y a qu’à l’étranger que je suis français » déplore Amar.
Sachant que les actes anti-musulmans étaient en hausse de 52 % en 2020 par rapport à l’année précédente et que la montée de haine ne fait que s’accentuer, les musulmans français vont-ils partir afin de fuir la haine ?