Activité politique durant cet été: Les partis sur le qui-vive

Activité politique durant cet été: Les partis sur le qui-vive

Contrairement aux années précédentes, les partis politiques, du moins les plus en vue, occupent, chacun à sa manière, la vacuité de cet été, prochaine élection présidentielle et crise économique, voire politique pour certains, obligent.

M. Kebci – Alger (Le Soir) – Pas de vacuité durant cet été pour notre classe politique, du moins celle qui a pour habitude d’animer la scène nationale. Ce n’est, certes, pas les grandes activités du reste de l’année, mais ce n’est pas non plus les vacances pour les gros bras politiques du pays ou considérés comme tels.

Et c’est le duo du pouvoir FLN-RND qui domine avec les échanges d’amabilités que Ould-Abbès et Ouyahia s’échangent à l’occasion d’activités organiques et de sorties médiatiques qui ont tendance à servir juste d’alibis pour s’échanger ces piques aux allures de guerre sournoise pour qui aura à récolter le plus de dividendes de la prochaine élection présidentielle.

Le MSP, qui fait parler de lui ces jours-ci, à travers son appel à la grande muette de s’impliquer dans le jeu politique en accompagnant, à titre de garant, la tant réclamée transition démocratique que les partis du pouvoir et leur aréopage récusent, met à profit cette période estivale pour faire la promotion de son offre politique portant consensus national.

Après avoir rencontré les présidents du parti des avant-gardes des libertés et du MPA, Abderrezak Makri se rendra, aujourd’hui, au siège du FLN pour s’entretenir avec le secrétaire général du parti. L’occasion pour les deux hommes d’«arrondir les angles» après les dernières accusations de Djamel Ould-Abbès qui a affirmé que feu cheikh Nahnah avait marchandé, comme l’ex-secrétaire général du RND, Tahar Benbaïbèche, son soutien au candidat Abdelaziz Bouteflika lors de l’élection présidentielle d’avril 1999. Et pas que cela, le patron de l’ex-parti unique avait même catalogué Makri parmi les gens qui «n’ont rien à faire» après sa rencontre avec Amara Benyounès. Une entrevue, donc, fortement attendue qui sera suivie d’autres rencontres avec d’autres acteurs politiques.

Toujours dans le camp islamiste, le mouvement Nahda, en butte pourtant à une crise organique, tient, depuis hier et sur trois jours, une rencontre de ses jeunes militants avec au menu des débats consacrés à la crise économique du pays. Et parallèlement à cette démarche du MSP, le Parti des travailleurs poursuit la vulgarisation et la promotion de son initiative portant élection d’une assemblée constituante, qu’il a lancée depuis des semaines, à même de constituer la panacée à la grave crise multidimensionnelle que vit le pays.

Pas un week-end ne passe sans que des cadres du parti sillonnent le pays pour rencontrer leur base militante comme ce fut le cas, par exemple, samedi dernier quand Ramdhane Taâzibt était allé à la rencontre des responsables des sections du parti au niveau de la wilaya de Khenchela. L’occasion pour le député et cadre dirigeant du PT d’aborder la situation politique nationale pleine, selon lui, de «développements gravissimes, contradictoires», estimant qu’un changement du système en place s’impose en ce sens qu’il constitue «un véritable danger pour l’Etat algérien». Taâzibt annonce, par ailleurs, que des centaines de nouvelles signatures de citoyens ont été collectées durant ce mois de juillet pour accompagner cette demande d’une assemblée nationale constituante.

Du côté du RCD, on poursuit la structuration organique du parti au lendemain de son cinquième congrès, tenu début février dernier. Avec, notamment, l’installation de conseils régionaux, instances consacrées par les nouveaux statuts du parti même si l’on a les yeux rivés sur la prochaine rentrée puisque l’on s’attelle à la préparation de pas moins de cinq événements majeurs. D’abord une conférence publique autour du code du travail prévue le 8 septembre dont le programme a été récemment ficelé, un colloque international autour de la question de la femme pour les 14 et 15 du même mois, le congrès des élus locaux progressistes prévu les 11 et 12 octobre, le campus des jeunes progressistes, les 25, 26 et 27 octobre, et enfin le congrès des femmes progressistes, le 24 novembre.

Il en est de même chez le FFS puisque la nouvelle direction nationale issue du congrès extraordinaire du parti du 20 avril écoulé poursuit l’assainissement démocratique qu’elle a promis. Avec, à la clé, le déboulonnage de tous les responsables, à tous les niveaux, acquis à ce qui faisait office de «cabinet noir», et ce, dans la perspective de s’assurer un congrès ordinaire apaisé et serein au printemps prochain.

M. K.