Les mutations que connait le pays, depuis l’avènement du 22 février, profitent à l’émergence de nouvelles organisations syndicales. En effet, à peine une année après les fameuses restrictions sur l’activité syndicale, à travers lesquelles le ministère du Travail a appelé les syndicats, déjà agréés, à se conformer à la loi en matière de représentativité, le département de Tidjani Hassan Haddam semble cette fois changer de cap en recourant à l’enregistrement de nouvelles entités syndicales.
Ainsi, l’ère des restrictions semble révolue. Ainsi, trois nouvelles organisations syndicales ont été enregistrées au niveau du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, a annoncé avant-hier le ministère dans un communiqué. « Dans le cadre de la poursuite du traitement et de l’actualisation des dossiers des demandes d’enregistrement des organisations syndicales des travailleurs et d’employeurs, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Pr Tidjani Hassan Haddam a délivré, ce lundi 29 juillet 2019, trois (03) récépissés d’enregistrement de la déclaration de constitution d’organisations syndicales », a-t-il indiqué dans ce communiqué.
Il s’agit du Conseil national des journalistes algériens, le syndicat national des pharmaciens algériens agréés et le syndicat national autonome des auxiliaires médicaux en anesthésie et réanimation de santé publique, a-t-on précisé. « Cette opération s’inscrit dans le cadre du suivi des décisions issues de la réunion du Gouvernement tenue en date du 03 avril 2019 concernant l’examen des dossiers des demandes de constitution en syndicats, et ce conformément aux dispositions de la loi n° 90-14 du 02 juin 1990, modifiée et complétée, relative à l’exercice du droit syndical », a expliqué la même source. Le ministre du Travail rappelle, à ce titre, que ses services « restent disponibles et à la disposition des représentants des organisations syndicales des travailleurs et d’employeurs pour répondre à leurs préoccupations ».
Rappelons qu’au mois d’avril dernier, trois nouveaux syndicats, activant dans les secteurs de l’éducation, de la solidarité, du bâtiment, travaux publics et hydraulique (BTPH) ont également reçu leurs récépissés d’enregistrement.
Reste à savoir si le ministère vise, à travers ces «allègements», à libérer l’activité syndicale ou ce n’est qu’une simple mesure illusoire. Une chose est sûre, les syndicats autonomes accueillent ces mesures prudemment. En effet, pour eux la volonté de consolider la scène syndicale nationale et consacrer le pluralisme syndical dans le pays n’est qu’un slogan creux.
Lamia Boufassa