Actualité cinématographique : Une nouvelle loi pour régir le domaine

Actualité cinématographique : Une nouvelle loi pour régir le domaine

Réhabilitation des salles de cinéma, une autorisation du ministère chargé de la Culture conformément aux règles universelles en usage pour chaque projection de film à des buts non lucratifs, un cahier des charges pour les salles de projection cinématographique, obligation à tous les producteurs étrangers procédant à des réalisations en Algérie, de recourir à des collaborateurs nationaux… autant de dispositions prises par le texte du projet de loi qui fixera les règles générales relatives à l’industrie et à l’activité commerciale cinématographiques.

Le cinéma ne cesse de faire la Une de l’actualité culturelle. Et pour cause, cet art, qui a connu de véritables beaux jours dès l’indépendance avec plusieurs productions de qualité à l’instar de la Patrouille à l’Est, Fleur de Lotus, L’opium et le bâton, Vent du sud, Le Vent des Aurès, la Bataille d’Alger…, ne connait pas malheureusement la même notoriété qu’avant.

Plus de cinquante ans après l’analyse et les critiques faites durant les différents manifestations : colloque, festivals, projection en avant-premières…) reste pratiquement la même : la situation et les perspectives du cinéma algérien vit malheureusement un vide abyssal.

Cette situation chaotique ne peut, en aucun cas, être résolue avec la volonté des quelques cinéastes et cinéphiles, mais elle demande une véritable volonté politique pour déterminer et élaborer une stratégie globale et complète visant à réhabiliter le cinéma algérien et tout le champ audiovisuel du pays.

C’est justement ce souhait qui est ressorti avant-hier lors du Conseil des ministres tenu sous la présidence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.

A travers un communiqué de la présidence, au cours de cette réunion, le conseil a émis la volonté d’«étudier et d’approuver un projet de loi fixant les règles générales relatives à l’industrie et à l’activité commerciale cinématographiques».

Cette loi viendra d’après la même source, «régir l’industrie et l’activité commerciale dans le domaine du cinéma et les promouvoir en tant que vecteur de diffusion de l’identité, de la culture et de l’histoire nationales, d’ouverture sur le monde, et de promotion des valeurs de tolérance, de convivialité et de paix».

Cette réunion a été l’occasion pour définir les objectifs de cette nouvelle loi qui devrait toucher ainsi les divers domaines du cinéma, à savoir la réalisation, l’exploitation, la diffusion et bien entendu la distribution des œuvres cinématographiques. Cette loi devrait, d’après ledit communiqué, régir également tout ce qui est relatif aux projections publiques de film à des fins non lucratives qui devrait dorénavant être soumises au préalable à une autorisation du ministère chargé de la Culture conformément aux règles universelles en usage.

Même les salles de projection cinématographique ne seront pas épargnées par ce texte, étant donné qu’elles seront soumises à un cahier des charges.

Pour la sauvegarde du patrimoine cinématographique, d’après ce texte, une copie de chaque film national et étranger diffusé dans le pays à l’expiration des droits d’exploitation, ainsi que des films déjà produits ou à produire relatifs à la guerre de Libération nationale devront être systématiquement déposés auprès de l’instance chargé de la conservation cinématographique.

Pour donner aux jeunes cinéastes algériens la chance d’acquérir de l’expérience et d’apprendre les nouvelles techniques, en l’inexistence d’une école de l’audiovisuel englobant les différents domaines (réalisation, direction de photos, ingénieur de son, script…), cette loi prévoit d’obliger «tout producteur étranger, procédant à des réalisations en Algérie, de recourir à des collaborateurs nationaux».

Dans le même sillage elle annonce également «le principe d’une aide publique aux sociétés locales de production, de distribution, d’exploitation et de diffusion cinématographiques. Il prévoit, enfin, un soutien à la formation aux métiers du cinéma, y compris l’octroi d’encouragements publics au profit des stagiaires».

Par : Kahina Hammoudi