Les agents de sécurité de l’aéroport El Prat de Barcelone ont débuté vendredi une grève perlée, allongeant considérablement les files d’attentes déjà habituellement longues dans cet aéroport très fréquenté par les touristes, a constaté l’AFP.
Inquiets de rater leur vol, les voyageurs de différentes nationalités se pressaient, impatients, dans les files d’attente qui s’allongeaient bien au-delà de la zone réservée, selon un photographe de l’AFP.
Une porte-parole d’Aena, le gestionnaire semi-public des aéroports espagnols, a recommandé aux voyageurs d’arriver bien en avance, en évoquant des files d’attente d’ »au moins 40 minutes ». Des voyageurs sur place assuraient que l’attente était en fait beaucoup plus longue.
Les employés sont tenus de respecter une obligation de service minimum de 90%, décidée par la préfecture de Catalogne, a précisé à l’AFP Juan Carlos Gimenez, le porte-parole du comité de grève des employés du groupe privé Eulen assurant la sécurité dans l’aéroport. Son personnel n’est pas syndiqué.
Les grévistes dénoncent le manque d’effectifs et la surcharge de travail des quelque 360 agents sous contrat avec Eulen, groupe qui emploie 86.000 personnes dans 14 pays.
Selon M. Gimenez, la charge de travail débouche sur « beaucoup d’arrêts-maladie pour problèmes psychologiques, dépressions (…) et cela nuit à la sécurité ».
Le trafic passagers a bondi de plus de 60% entre 2009 et 2016 à l’aéroport de Barcelone, en raison de l’implantation de nombreuses compagnies low-cost, et de l’attrait exercé par la ville et les plages de Catalogne.
La grève partielle comportera quatre heures d’arrêts par jour vendredi, dimanche et lundi, et de même la semaine suivante. A partir du 14 août, ses organisateurs assurent qu’elle pourrait être totale et indéfinie.
Des négociations ont démarré vendredi entre les représentants des grévistes, d’Aena et du groupe Eulen, pour rechercher un accord, a indiqué la porte-parole d’Aena.
L’aéroport de Barcelone-El Prat, le deuxième d’Espagne après Madrid, avait déjà connu en mai un problème de saturation, avec des files d’attente allant jusqu’à trois heures, en raison du manque de policiers pour effectuer les contrôles systématiques de tous les voyageurs. Pour y remédier, les effectifs avaient été renforcés et des scanners de passeport supplémentaires installés.