Trois hommes, dont l’un travaille dans un consulat d’Algérie en France, ont été mis en examen vendredi 11 avril à Paris. Selon le parquet antiterroriste français, ils sont accusés d’être impliqués dans le supposé enlèvement d’Amir Boukhors, alias Amir DZ, survenu en avril 2024.
Tandis que les présidents algériens et français s’efforcent de surmonter la récente crise diplomatique, deux procédures judiciaires, où se croise une même affaire, risquent de détériorer à nouveau leurs relations déjà tendues.
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Affaire Amir DZ : un agent consulaire algérien en détention provisoire en France
Selon les précisions du PNAT, les trois hommes sont poursuivis pour « poursuivis pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le septième jour« , conformément au communiqué, mis en ligne vendredi 11 avril 2025.
Le 29 avril 2024, Amir Boukhors, connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme d’Amir DZ, aurait été la cible d’un enlèvement orchestré par de faux policiers. Selon les premiers éléments relayés par le PNAT, l’opération, présentée comme un « contrat d’assassinat », aurait été menée dans des conditions douteuses.
D’après les autorités françaises, les commanditaires de cette opération auraient visé à faire rapatrier Amir DZ de manière forcée vers l’Algérie pour y répondre de faits graves. Toutefois, cette action aux contours flous s’est soldée par un échec.
L’Algérie exprime sa vive protestation suite à la décision de la justice française
Dans un communiqué, mis en ligne samedi 12 avril dernier, l’Algérie exprime sa vive protestation suite à la décision de la justice française de placer en détention provisoire de l’un de ses agents consulaires en exercice. Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane, a reçu au siège du ministère l’ambassadeur français en Algérie, Stéphane Roumatet, pour lui exprimer la vive protestation de l’Algérie dans l’Affaire d’Amir DZ.
« L’Algérie rejette fermement, tant sur la forme que sur le fond, les motifs invoqués par le Parquet antiterroriste français, à l’appui de sa décision de mettre en détention provisoire son agent consulaire« , précise le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
En effet, sur le plan de la forme, l’Algérie souligne que son agent consulaire a été interpelé en public et placé en garde à vue sans que les voies diplomatiques aient été informées. Elle dénonce un non-respect flagrant des immunités et privilèges liés à ses fonctions au niveau du consulat d’Algérie de Créteil, ainsi qu’une violation des pratiques habituelles entre les deux pays.
Sur le fond, le communiqué du MAE juge l’argumentaire présenté par les services de sécurité du ministère de l’Intérieur français comme fragile. L’Algérie considère que cette « accusation repose uniquement sur le seul fait que le téléphone mobile de l’agent consulaire inculpé aurait borné autour de l’adresse du domicile de l’énergumène Amir Boukhors« .
Par conséquent, l’Algérie appelle à la libération immédiate de l’agent consulaire placé en détention provisoire et exige que les droits rattachés à ses fonctions soient scrupuleusement respectés en vue de lui permettre de se défendre convenablement et dans les conditions les plus élémentaires.
Par ailleurs, le MAE souligne que « ce tournant judiciaire, inédit dans les annales des relations algéro-françaises, n’est pas le fruit du hasard et que son occurrence intervient dans un contexte bien déterminé et à des fins de torpillage du processus de relance des relations bilatérales convenu entre les deux Chefs d’État lors de leur récent entretien téléphonique« .
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