Affaire Boualem Sansal : le Parlement européen s’obstine et vote une résolution contre l’Algérie

Affaire Boualem Sansal : le Parlement européen s’obstine et vote une résolution contre l’Algérie

L’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal continue de susciter des réactions de l’autre côté de la méditerranée. Notamment au Parlement européen, qui a remis, une nouvelle fois, le dossier sur la table. 

Jeudi 23 janvier 2025, le Parlement européen a adopté une résolution appelant à la libération « immédiate et sans condition » de Boualem Sansal. Le texte, soutenu par 533 voix contre 24 et 48 abstentions, demande également la libération de « militants, journalistes, défenseurs des droits humains et autres personnes détenues pour avoir exercé leur droit à la liberté d’opinion et d’expression ».

Cette résolution fait suite à une première intervention du Parlement européen en décembre 2024. À laquelle l’Algérie avait répondu fermement, en affirmant que cette affaire relevait de sa souveraineté nationale.

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Le Parlement européen vote une résolution en faveur de la libération de Boualem Sansal

Arrêté le 16 novembre 2024, Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal algérien. Qui sanctionne tout acte visant « la sûreté de l’État, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ».

À ce propos, les députés européens ont invité les autorités algériennes à réexaminer « toutes les lois répressives à l’encontre des libertés ». Ainsi qu’à renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire. Ils ont également souligné que « le renouvellement des priorités du partenariat UE-Algérie doit reposer sur des progrès constants et substantiels en matière de respect de l’État de droit ».

LFI dénonce l’instrumentalisation du cas Sansal : Rima Hassan sous le feu des critiques 

Cependant, si la majorité des eurodéputés ont soutenu la résolution (533 voix contre 24). Des membres de La France insoumise (LFI) ont choisi de s’abstenir ou de voter contre. À ce titre, Rima Hassan, députée LFI, a affirmé : « ne pas voter ce texte, ce n’est pas s’opposer à la libération de M. Sansal, c’est s’opposer à l’instrumentalisation qui est faite de son cas ». D’ailleurs, son vote a suscité un déferlement de critiques à son égard et déclenché une polémique en France.

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Rappelons que cette résolution intervient dans un contexte de tensions entre l’Algérie et la France. Une situation que LFI a dénoncée, alléguant que les deux pays ont tout à gagner à renouer le dialogue. Pour le cas de Sansal, le parti LFI s’est opposé à l’instrumentalisation de cette affaire.

Une position qui a été vivement critiquée par d’autres figures politiques françaises, notamment Jordan Bardella (RN) et Raphaël Glucksmann, qui ont qualifié le vote de LFI de « honte ». Cependant, LFI maintient son cap, réaffirmant son refus de toute ingérence dans les affaires internes de l’Algérie.

Le Parlement arabe condamne l’ingérence du Parlement européen dans les affaires internes de l’Algérie

En réponse, ce matin, le Conseil de la nation algérien a partagé sur Facebook une déclaration du Parlement arabe. Condamnant fermement la résolution du Parlement européen concernant l’Algérie.

Dans sa déclaration, le Parlement arabe a appelé le Parlement européen à « respecter les décisions de la justice interne et à cesser immédiatement de telles actions, qui constituent une violation flagrante des conventions internationales garantissant le respect de la souveraineté des États et la non-ingérence dans leurs affaires internes ».

Le Parlement arabe a également réaffirmé son « soutien total à la République algérienne démocratique et populaire », tout en exhortant le Parlement européen à « ne pas politiser la question des droits de l’homme et à ne pas l’utiliser comme prétexte pour justifier des interventions injustifiées et inacceptables dans les affaires internes des États ».

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De plus, le Parlement arabe n’a pas manqué de dénoncer ce « double standard » de la part du Parlement européen. Il a rappelé que les députés européens sont restés silencieux et les bras croisés lorsque les droits de l’homme étaient violés en Palestine, et qu’un génocide était perpétré contre le peuple palestinien sous les yeux du monde entier.